éditions Macula
Ouvrages chroniqués
Le Grand Chant : Pasolini, poète et cinéaste
de
Hervé Joubert-Laurencin
2022
Cerise sur cette année de célébration du centenaire de la naissance de Pier Paolo Pasolini, une impeccable monographie signée Hervé Joubert-Laurencin.
Comment un poète devient-il cinéaste ? » C’est par cette question que s’ouvre cette somme consacrée à Pasolini. Hervé Joubert-Laurencin, un de ses spécialistes majeurs en France, n’en a visiblement pas terminé avec l’intellectuel italien – ce dont on ne peut que se réjouir : la trame du Portrait du poète en cinéaste que le chercheur publiait en 1995 aux Cahiers du cinéma, depuis longtemps indisponible, a de fait été reprise, remaniée, et surtout massivement augmentée – pour quasiment tripler de volume –, l’œil ouvert et aiguisé par trente ans de recherche. Résultat : un panorama très...
Alger, journal intense
de
Mustapha Benfodil
2019
Un astrophysicien se tue dans un accident de voiture en laissant un journal intime. Radiographie d’une Algérie troublée.
Spécialistes des questions esthétiques, les éditions Macula ne nous avaient pas préparés à une telle incursion sur les terres de la fiction. Au cœur de son catalogue, tout à côté de Giorgio Agamben, Leon Battista Alberti, Kevin Salatino (Art incendiaire) ou des essais de Strindberg sur le théâtre, l’Algérien Mustapha Benfodil rejoint Pasolini ou Hanns Zischler avec un livre qui, étonnement, ne détonne pas. Quinquagénaire militant, ce journaliste du quotidien El Watan, auteur de plusieurs romans aux éditions Barzakh depuis 2000 vient de voir l’un de ses récents ouvrages, Body Writing. Vie...
L' Apostrophe muette. Essai sur les portraits du Fayoum
de
Jean-Christophe Bailly
2023
Dans un essai pensif et délicat à l’image de son objet, Jean-Christophe Bailly dialogue avec les portraits du Fayoum.
Macula réédite, augmenté d’une préface de l’auteur, cet « Essai sur les portraits du Fayoum » – son sous-titre – publié par Hazan en 1997. Le livre comporte 69 illustrations, une sélection parmi le millier de ces « portraits romano-égyptiens ou portraits gréco-romano-égyptiens » comme les spécialistes les appellent. Visages de femmes, d’hommes, d’enfants peints sur bois, les premiers portraits au sens où nous l’entendons aujourd’hui : présentés de front et leur regard sur nous, et non plus de profil et regardant ailleurs comme c’était le cas sur les bas-reliefs égyptiens, les vases grecs....
Le Grand Burundun-Burunda est mort
de
Jorge Zalamea
2018
La tradition latino-américaine n’est pas avare, à considérer l’histoire du continent, en littérature centrée sur la figure de l’éternel caudillo ; le « roman de dictateur » y est presque une tradition en soi (dont l’un des sommets pourrait être Moi, le suprême du Paraguayen Augusto Roa Bastos). Dans ce contexte, Le Grand Burundun-Burunda est mort, long poème narratif aussi lyrique et baroque qu’ironique et cruel du Colombien Jorge Zalamea (1905-1969), écrit en 1951 durant l’exil argentin de l’auteur, est une pièce de choix. La réalité des multiples régimes sanglants et despotiques –...
Guillaume Contré
janvier 2019
Le Matricule des Anges n°199
I wouldn’t start from here : Histoires égarées
de
Hanns Zischler
2018
Hanns Zischler a récolté les bouts de papier griffonnés au fil de ses déplacements. Après enquête, il s’approprie leurs histoires.
Dans un essai à paraître cet été, l’historien des sciences sociales Jean-François Bert s’est posé la question suivante : Comment pense un savant ? Après avoir étudié l’atelier de Marcel Mauss et ses fiches érudites, il s’est penché sur le cas de Rousseau dont la pensée en se forgeant a trouvé un support surprenant à ses notations intempestives : la carte à jouer. La fréquence de ces objets de papier dans l’environnement du XVIIIe siècle était telle que d’autres y avaient tout aussi naturellement recours. Et c’est le cas du fabuliste Le Sage qui y écrivait pour sa part tout et plus encore....
La Reprise et l’éveil - Essai sur l’œuvre de Jean-Marc Cerino
de
Jean-Christophe Bailly
2021
Avec ses chemins grecs, un journal américain, un essai sur l’œuvre picturale de Jean-Marc Cerino et un ouvrage collectif, c’est une tresse pensive du temps à quoi nous expose Jean-Christophe Bailly.
Le parcours grec de Jean-Christophe Bailly, en plus d’avoir été celui de ses lectures, a toujours été concomitant de l’expérience réelle et tangible de ses lieux. C’est que le réel nous somme de traverser ses espaces inédits, insus, pourtant palpables, par le corps et ses perceptions, les rêveries multiples et les leçons de l’histoire. Les « chemins grecs » de Bailly, éclairés dirait-on par un faible néon d’un café logé dans l’anse du port d’une île où se serait peut-être reposé Ulysse, consistent en quatre journaux (1974, 76, 87, 97) et en essais divers. Sur l’île de Katapola, le...