La rédaction Didier Garcia
Articles
Un livre
Planète sans visa
de
Jean Malaquais
Malaquais, bien nulle part
Fresque sociale et historique, Planète sans visa (1947) évoque la cité phocéenne durant les premières années de l’Occupation.
Il existe au moins deux manières différentes de lire ce livre. La première est la plus simple : elle consiste à se jeter dans ce roman sans intrigue et sans protagoniste, qui juxtapose (comme l’a fait l’Espagnol Camilo-José Cela dans La Ruche avec le Madrid de 1942) des séquences narratives de longueur variable, n’ayant souvent rien à voir les unes avec les autres, et qui concernent à chaque fois un nombre limité de personnages (sur la grosse cinquantaine que contient l’ensemble). La seconde a le mérite d’être moins superficielle, et partant plus proche de la réalité historique : le...
Un auteur
Le pouvoir de la parole
De retour en Sicile, un homme parle à qui veut l’entendre de la douleur de ce monde. Elio Vittorini face au Mal.
Né en 1908 à Syracuse, mort en 1966, Elio Vittorini, bien qu’autodidacte, possède une belle carte de visite : il fut romancier, essayiste, traducteur de D. H. Lawrence, Powys, Faulkner, Hemingway, Saroyan, directeur de collection chez plusieurs éditeurs, premier rédacteur en chef de L’Unita, codirecteur de la revue littéraire Menabo avec Calvino, et il est tenu pour l’un des fondateurs du...
Un auteur
Le lent écoulement
Avec ce bref roman, André de Richaud entraîne son lecteur dans le monde du silence et des mystères. En somme, un univers carcéral.
André de Richaud naît en 1909 à Perpignan. La Première Guerre mondiale lui enlève son père, et l’année 1923 le laisse définitivement orphelin. Après avoir passé l’agrégation, il devient enseignant. Âgé de 21 ans, il publie La Douleur, premier roman remarqué par Mauriac, Bernanos et Delteil (à qui il a consacré un essai en 1927), et qui obtient un beau succès auprès des critiques. Après La...
Un auteur
L’homme-taupe
Jour après jour, Thierry Metz a consigné la sale besogne d’un chantier, où vivaient encore quelques oiseaux. Entre labeur et poésie.
Un journal écrit dans les parpaings et le mortier, arraché au poids de la pelle et au bruit du marteau piqueur (« On n’entend plus rien. Même plus le bruit »), voilà qui n’est pas courant. Rares en effet les journaux où un auteur s’emploie à étançonner, à entretenir son lecteur de gâchées de chaux ou de murs de refend. C’est que ce journal n’a vraiment rien de littéraire : aucune confidence...
Un livre
Correspondance 1935-1980
de
Lawrence Durrell
En toutes lettres
Coups de gueule et passions sur fond d’amitié : Durrell/Miller, une correspondance d’un demi-siècle entre deux éternels gamins.
Voici donc réunis au sein du même volume deux géants de la littérature mondiale. D’un côté Lawrence George Durrell (1912-1990), écrivain anglais auteur notamment de la tétralogie du Quatuor d’Alexandrie, de l’autre le « gamin de Brooklyn », son aîné de vingt et un ans, Henry Miller (1891-1980), écrivain américain aux romans sulfureux qui lui valurent d’être censuré (entre autres les Tropique...