La rédaction Martine Laval
Articles
Ni dieu, ni mec
Avec ses Chiennes de garde, Dahlia de la Cerda en met plein la vue – et même la gueule. Petit traité de féminisme et de survie dans la jungle mexicaine d’aujourd’hui.
Gare à celui qui osera encore dire que les filles sont des mauviettes ou des salopes, qu’elles n’ont que ce qu’elles méritent, à savoir coups, humiliations, viols. C’est fini. L’heure est à la relève sinon à la révolution. Dahlia de la Cerda brandit une littérature d’un genre nouveau, combine des mixes plutôt contraires : des coups de poing et de la tendresse, un parler populaire, vulgaire, bruissant tout chaud du macadam et une finesse d’esprit à faire crever de jalousie nos piètres penseurs. Les onze nouvelles de son recueil Chiennes de garde composent une sorte de roman, puisque les...
Les Corbeaux de Tomas Bannerhed
Duel entre les temps anciens et ceux qui s’en adviennent ? Ou duel entre un père et son fils ? Tout cela à la fois, évidemment. Avec un titre qui déjà ne laisse rien présager d’excellent augure (les préjugés auraient-ils la plume dure ?), Les Corbeaux s’envole sur quelque cinq cents pages d’atmosphère déliquescente. Une narration ample, lyrique et néanmoins nerveuse qui sème le trouble, le...
Le Verger de marbre d’Alex Taylor
Depuis 1999, date de la publication en France de Kentucky Straight, un recueil de nouvelles affolantes d’un certain Chris Offut, le simple mot de Kentucky agit comme un aimant, une fascination. Le Kentucky – pays oublié, coincé entre un Midwest de tous les imaginaires et un Sud que l’on dit toujours profond, sans fonds ? – le Kentucky donc revient percuter le lecteur avide d’expériences...
Mauvais coûts de Jacky Schwartzmann
Ce pourrait être un petit manuel, sorte de mode d’emploi du cynisme. Cynisme ? Que dit le dico ? (cf. cnrtl.fr) Ceci : « Mépris des conventions sociales, de l’opinion publique, des idées reçues, généralement fondé sur le refus de l’hypocrisie et/ou sur le désabusement, souvent avec une intention de provocation. » Du pile-poil pour Jacky Schwartzmann qui signe un roman extravagant, grinçant –...
« Laëtitia, c’est moi »
L’historien Ivan Jablonka s’empare de « l’affaire Laëtitia » pour en révéler la portée politique et sociologique, au-delà du simple fait divers.
Aux yeux du monde, elle est née à l’instant où elle est morte. » Elle, Laëtitia Perrais, 18ans, assassinée – on s’interdit presque d’écrire « sauvagement » – la nuit du 18 au 19 janvier 2011. « Laëtitia, poursuit Ivan Jablonka, n’existerait pas sans les médias, sans l’onde de choc transmise aux quatre coins du pays. Les dizaines de millions de personnes qui n’avaient jamais entendu parler...