La rédaction Martine Laval
Articles
Ni dieu, ni mec
Avec ses Chiennes de garde, Dahlia de la Cerda en met plein la vue – et même la gueule. Petit traité de féminisme et de survie dans la jungle mexicaine d’aujourd’hui.
Gare à celui qui osera encore dire que les filles sont des mauviettes ou des salopes, qu’elles n’ont que ce qu’elles méritent, à savoir coups, humiliations, viols. C’est fini. L’heure est à la relève sinon à la révolution. Dahlia de la Cerda brandit une littérature d’un genre nouveau, combine des mixes plutôt contraires : des coups de poing et de la tendresse, un parler populaire, vulgaire, bruissant tout chaud du macadam et une finesse d’esprit à faire crever de jalousie nos piètres penseurs. Les onze nouvelles de son recueil Chiennes de garde composent une sorte de roman, puisque les...
Effets indésirables de Larry Fondation
Depuis des années, Larry Fondation prend à bras-le-corps les bas-fonds de Los Angeles, ses quartiers esquintés où vit ou plutôt survit un peuple d’en bas pour reprendre le titre de Jack London : hommes et femmes déchues, au bout du rouleau, tous abonnés à l’humiliation, la déchéance, le cœur désarmé mais les poings féroces.
Effets indésirables, quatrième livre publié en France de ce...
Un auteur
« London est arrivé trop tôt »
L’universitaire Véronique Béghain a « vécu » pendant des mois avec Le Peuple de l’abîme qu’elle vient de retraduire pour la Pléiade.
Spécialiste de John Cheever, le « Tchekhov des banlieues », Véronique Béghain enseigne la littérature américaine et la traduction à l’Université de Bordeaux 3. Traductrice de Delmore Schwartz, Robert Graves, Scott Fitzgerald, Charlotte Brontë, elle a été chargée par la Pléiade de retraduire Le Peuple de l’abîme (aussi appelé Le Peuple d’en bas), à l’occasion de l’entrée de Jack London dans la...
Un auteur
Un cœur ardent
Aventurier du Grand Nord, chantre de la révolution, vagabond du rail et des mers, correspondant de guerre, fermier expérimental : Jack London (1876-1916) a montré toute sa vie son obstination à repousser les limites. Humain, si terriblement humain.
Il écrirait. Il serait les yeux qui font voir le monde, les oreilles qui le font entendre, le cœur qui donne l’émoi. » Oui, un jour, il se le jure, il sera écrivain. Il touchera du doigt la reconnaissance, la gloire. Il oubliera ce qu’il fut, un gosse mal aimé, abandonné sur le pavé, un miséreux parmi les crève-la-faim, une petite frappe des quais d’Oakland, travailleur précaire ou marin dur...
En pente douce
Il a 30 ans, a déjà publié quelques livres, est semble-t-il un citadin irréductible, se partageant entre Milan et New York. N’empêche, un hiver, « désemparé et abattu » comme chacun peut l’être, n’ayant plus le goût de lire ou d’écrire, il décide de s’exiler, le mot n’est pas trop fort. Prendre la route, pas celle des Kerouac & compagnie, mais celle à rebours, vers son enfance quand gamin...