La rédaction Pascal Paillardet
Articles
Un éditeur
Coups de feu sur la ville
Claude Mesplède lance les premiers titres de la collection « Noir urbain » (Autrement), qui passe au crible du polar la cité contemporaine.
Dans la chambre noire du polar, où les bains ont l’odeur du sang, les tirages sèchent au cou des pendus. Dans ce laboratoire, l’écriture est une manière d’émulsion. « Le personnage central d’un roman noir joue le rôle d’un révélateur. Peu importe qu’il soit commissaire, détective privé ou agent immobilier, l’essentiel est qu’il soulève les coins du tapis pour montrer au lecteur que des mégots ont été cachés dessous. Dans un polar, le héros se penche derrière les rideaux, racle la poussière en quête des vérités enfouies ». Depuis sa découverte au début des années 1960 du roman noir...
Un livre
La Caisse
de
Aris Alexandrou
À fonds perdus
En pleine guerre civile grecque, des communistes assurent le transfert d’une énigmatique caisse. Ces sacrifiés s’enferment dans un labyrinthe sans issue, exploré par Aris Alexandrou.
Lorsqu’elle se soumet avec docilité à l’obtuse logique militaire, la hiérarchie des grades est un imbroglio passablement tortueux. Sa cohérence n’est accessible qu’à cette intelligence si particulière qui sévit dans les états-majors. « En remplacement de Spartakos qui avait disparu, Stamatis a promu sous-chef de l’expédition l’ex-sergent-chef Hectoras qui avait été également chef de la...
Un livre
Le Roman dans les ronces
de
Sandrine Willems
Légèrement étrangères
Fatigués de soleil à la fin d’un jour d’été, si vous avez envie de calme, douceur et spiritualité, lisez le roman de Sandrine Willems. Il vous plongera hors du temps, au Moyen Âge, dans la cellule d’une jeune religieuse. Celle-ci, à la lumière d’une chandelle, rédige son journal et se remémore la figure de sa sœur aînée, Odette, servante du roi Charles VI dit « le roi fou ». L’amour...
Bierce l’amer
Un bouquet de "Mauvaises pensées" permet de s’initier à la virulence de l’auteur du "Dictionnaire du diable". Un aide-mémoire à l’usage des querelleurs.
L’œuvre d’Ambrose Bierce est d’un négoce salutaire. La prose émeutière de ce « vendeur d’invectives » ne paie aucun tribut à la flagornerie et à la mansuétude. Elle se rémunère sur la bête. « La littérature -je ne parle pas du journalisme- est un art ; elle n’est pas une sorte de bienveillance », écrivit Ambrose Bierce. On aurait pourtant tort d’adhérer aveuglément à ce précepte. « Mettez un...
Un livre
Le Troisième policier
de
Flann O’Brien
Véli-vélo
Résolument pédestre, l’homme affirme descendre du singe quand il ne descend que de la selle. Et plus précisément de la selle haute qui est l’incontestable « père du guidon bas ». Obstinément pédestre, ou prétentieusement piétonnier dans sa version citadine, l’homme s’assurerait d’inestimables profits s’il daignait resserrer ses cale-pieds, assujettir son équilibre à l’efficacité présumée de...