La rédaction Philippe Savary
Articles
Un livre
Bon qu’à ça
de
André Blanchard
Pour solde de tout compte
Le Dilettante réédite les anciens carnets d’André Blanchard (1951-2014), diariste tourmenté et attachant. Témoins d’une vie par procuration, ils sont un hymne à l’écriture et à la littérature, satire comprise.
Quand André Blanchard ouvre un cahier neuf pour noircir ses carnets, sa rumination quotidienne, cela donne ça : « il en va comme d’une pierre tombale en attente : j’inscris la date d’inauguration, et celle de clôture en pointillé (…). Parfois, je me fends même de l’épigraphe : “Ci-gît Blanchard/ Écrivain d’après certains racontars / Qui ne fit rien / Mais le fit bien” ». Noir et sarcastique, le spleen en bandoulière : ainsi va Blanchard, le réfractaire de Vesoul, le déserteur magnifique, ce lecteur impénitent qui s’acquitta de son office comme un sacerdoce, pendant trois décennies. Ses...
Un auteur
André Blanchard : allumons les contre-feux
André Blanchard parle d’écriture, de livres, de lui, dans un parfait anonymat. La littérature peut encore charmer. Messe basse, troisième livraison de ses Carnets, tout de ventre et de tête. Revigorant.
Voilà une vie somme toute banale qui ne ferait pas de vieux os sur le marché de la fiction : celle d’un gars qui ne fait rien de ses journées sinon remplir ses carnets intimes, assis dans son fauteuil, le chat en bandoulière. Cet homme-là n’a rien à déclarer, ou si peu : un esprit libre et curieux, une ardente et exclusive passion pour la littérature (type journal) et l’envie d’être publié...
Le chant du cygne
Comme des cailloux, les ténèbres dégringolent sur le crâne de ceux qui s’attardent à percer les secrets de la nuit. Pour Pessoa, son ami intime, « Mario de Sa-Carneiro n’eut pas de biographie : il n’eut que du génie. » Comment en serait-il autrement ? Né en 1890 à Lisbonne, ce météore des lettres portugaises a consacré sa courte œuvre à se mettre en scène, à aller à la rencontre de lui-même...
Un auteur
« Vivre est immoral »
Refusant tout forme de statut social - dont celui d’écrivain - Jean-Claude Pirotte désacralise la littérature pour mieux l’honorer.
« Vivre est immoral »
Pour celui qui soumet Jean-Claude Pirotte à la question, l’exercice de l’entretien est délicat. Ses livres, nourris de confidences incertaines et de fragments de réponses à une quête qu’il cherche vainement à ordonner, renvoient à l’interlocuteur une douloureuse impression de voyeurisme. « Je ne sais plus très bien d’ailleurs où j’en suis dans ce réseau de récits...
Un auteur
Hymne à la lecture
Pirouette d’acteur ou fausse modestie : on croit Jean-Claude Pirotte à moitié lorsqu’il avoue « se foutre » de sa propre production et avoir le sentiment d’avoir toujours été mal employé. Le cabotinage colle bien au personnage. Pourtant, à lire Plis perdus (Prix 94 de la région Poitou-Charentes), on peut accepter l’idée que cet escamoteur a raté sa vocation, si tant est que ce terme barbare...