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Des plans sur la moquette
La chronique de Jacques Serena
Les articles
Le sens de la marche
Je suis chez moi, dans mon jardin, fin d’après-midi, quand tout à coup Pauline débarque. Mon amie Pauline, jeune femme mais allure de fille, pas grande, bonnes joues, sauvage, domiciliée chez ses parents. Des années que je la connais, elle venait à mes premiers ateliers d’écriture sur Toulon et reviens dès qu’elle apprend que j’en refais dans le coin. Comme tout le monde aujourd’hui, elle a du mal à tenir le coup, à supporter les conditions, questionnaires, convocations, comptes à rendre, tout ce qui est à tout bout de champ imposé aux jeunes femmes dans son genre, sauf que chez elle...
L’année dernière à marée basse
Vous avez Jean Echenoz qui, dans son roman Cherokee, s’est amusé à piller éhontément Jean-Patrick Manchette (je ne suis pas entrain de balancer un ami, il s’en est beaucoup vanté lui-même). Vous avez François Bon qui dit en riant qu’il « sample » amicalement, de-ci, de-là, dans ses livres, un morceau d’Echenoz. Vous avez évidemment le grand Alain Bashung qui chante « l’année dernière à marée...
Ce que Kim Gordon dit que Pettibon fait
Dans les dernières pages de certains quotidiens, on trouvait des bandes dessinées ne comportant que trois images. On savait que l’histoire s’étendait sur des mois, on ne regardait pas régulièrement le journal, on tombait sur ces bribes isolées, sans pouvoir en saisir tous les tenants et les aboutissants : leur mystérieuse évidence nous effrayait.
C’est la même impression que me fait depuis...
Du Jean-Michel Ribes
On entend de ces dialogues, de-ci, de-là, dans ce qu’on appelle les actualités, qui nous laissent rêveur. Qui nous font souvent nous dire que si on les entendait, non pas là, au milieu de journal de vingt heures, mais au beau milieu d’une pièce de théâtre, ce ne pourrait qu’être que dans une œuvre inédite de Roland Topor, ou de Roland Dubillard, ou de Fernando Arrabal, ou de Jean-Michel...
Sylvie Combe, ou l’art de laisser en plan
Celles que je fréquente ont des présences dans l’esprit de ce que j’écris. Ou c’est l’inverse, comment savoir. Au premier coup d’œil, des saintes et des idiotes, aux voix enfantines et puis qu’on voit soudain en fin de nuit agiter leur slip du haut des marches, par idiotie, ou sainteté. Mais comme j’écris ce que j’ai cru vivre, que je me retrouve à vivre ce que j’ai cru écrire.
Il y a ces...