L’« année des pluies », c’est celle où le narrateur, enfant de chœur à San Andrés, un village au sud de Salamanque, devient un homme. Sans rien dévoiler de lui-même, il nous fait découvrir ses camarades : Jeanbouille, le premier de la classe, à qui Madame Mari fait « lécher sa chatte » ; Julio Blanchette, la terreur de l’école, qui crève l’œil du père Cesareo ; Naza, le doux rêveur, qui meurt d’amour dans l’eau de la noria. Nous rencontrons aussi les adultes de ce village reculé que même la guerre civile n’atteint pas. On y tue l’ennemi d’un coup de croc, on y meurt en poursuivant sur le mont une biche qui se mue en jeune fille nue. Manuel Diaz Luis trace dans une langue crue, mais avec un profond respect, les portraits de ces villageois fidèles à leurs aïeux et superstitieux jusqu’à l’hallucination. L’Année des pluies fleure bon la terre aride de la Sierra et la truculence de ses habitants.
Verdier
traduit de l’espagnol
par Dominique Blanc
139 pages, 89 FF
Domaine étranger L’Année des pluies
février 1994 | Le Matricule des Anges n°7
Un livre
L’Année des pluies
Le Matricule des Anges n°7
, février 1994.