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Domaine français Les bonheurs de Sophie

octobre 1994 | Le Matricule des Anges n°9 | par Thierry Guichard

Le Dimanche des réparations

Sophie Chérer entre en littérature (adulte) par une autre porte que celle qu’emprunte la majorité des néophytes de sa promotion. Pas d’introspection, pas de recherche du père et, heureusement pas d’écriture blanche (sujet-verbe-complément) qui rend incolores bon nombre de romans. De la couleur, il y en a dans Le Dimanche des réparations, car Sophie Chérer est allée chercher sa palette du côté de chez Giono et l’a transportée dans l’Est de la France. La trame d’abord : une vieille dame revient 25 ans après un départ précipité dans le village où elle vécut un demi-siècle. Elle porte un secret longtemps tu qui touche à la vie des Vœckler, les notables du « pays ». Enigme, histoire de famille, histoire de clocher, en quelques pages le décor est dressé qui fait résonner le souvenir de ces bons vieux romans que l’on lisait avec l’impatience de connaître enfin la nature du secret, du mystère. Sophie Chérer habite cette trame de personnages saisis sur le vif, tendres dans leur sagesse paysanne, avec lesquels elle tisse une chronique villageoise d’une rare précision. Conteuse, elle parvient avec une énergie jubilatoire à restituer plus qu’une atmosphère, l’esprit véritable qui habite les lieux de son action. Les mots de patois - un lexique nous guide en fin d’ouvrage - les expressions-dictons « (quelque chose qui va) comme une paire de bretelles à un lapin » ou les bonheurs de métaphores, « Il était comme un boucher qui cultive en secret, pour lui seul, l’amitié de quelques bœufs », élèvent très haut la première partie du roman. Hélas, le soufflet retombe ensuite. Sophie Chérer se prend la plume dans une construction trop rigide qui fige la deuxième partie. Les 25 ans d’événements, nous sont restitués par le biais d’un dialogue et de propos rapportés. La mise à distance des faits désamorce le rythme endiablé du début. Le récit devient démonstratif et s’enlise dans le réalisme. Le piège évité, le bonheur était total, surtout avec des joyeusetés pareilles : « Il était blanc comme un caca de laitier »

Le Dimanche des réparations
Sophie Chérer

Editions de l’Olivier
200 pages, 99 FF

Les bonheurs de Sophie Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°9 , octobre 1994.
LMDA papier n°9
6,50