A lire le quatrième roman de l’auteur des Chemins noirs, on ne peut s’empêcher de penser que ce livre pourrait être l’enfant bâtard des romans de Cavanna et de ceux de Céline. C’est dire que la gouaille, cinglante et libératrice, illumine une histoire assombrie de misère. Le Voleur d’innocence est le récit d’un minot de Marseille, issu d’une famille très modeste « mon père (…) la pauvreté c’est son vice ». On lit Frégni pour sa capacité à se révolter, (« Ça n’a l’air de rien la couleur des yeux, ça suffit pour vous faire 6 ans prince ou maraudeur. ») contre l’école, contre les riches, contre les gendarmes. On lit Frégni surtout pour sa langue qui chante un sud populaire, tendre et drôle malgré tout, on le lit, Frégni, pour cet incommensurable amour qui se glisse entre les lignes.
Denoël
248 pages, 98 FF
Domaine français Le Voleur d’innocence
octobre 1994 | Le Matricule des Anges n°9
| par
Thierry Guichard
Un livre
Le Voleur d’innocence
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°9
, octobre 1994.