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Histoire littéraire Tribune libre pour Barrès

octobre 1994 | Le Matricule des Anges n°9 | par Éric Dussert

Journal de ma vie extérieure

Il est difficile d’imaginer aujourd’hui l’influence énorme dont bénéficiait Maurice Barrès entre 1890 et 1920. Apôtre des valeurs patriotiques et traditionnalistes, il était le maître à penser de la « génération de la revanche » obsédée par la défaite de 1870. Son œuvre elle-même, marquée au coin d’une lucidité morne et vouée au culte de « l’énergie nationale », a inspiré les plus grands auteurs du XXe : Gide, Montherlant, Drieu, Aragon…
Maurice Barrès, né en 1862, entame à 19 ans une carrière journalistique à laquelle il se consacrera jusqu’à sa mort en 1923, deux mille articles plus tard.
C’est dans cet ensemble dispersé dans l’Écho de Paris, le Gaulois ou le Figaro que François Broche et Eric Roussel ont opéré une sélection d’une centaine de textes. Destiné à mettre en valeur son talent d’observateur, le Journal de ma vie extérieure témoigne du style vif de ce journaliste instintif. Curieux de tout, il mêle à ses réflexions sur la société, les arts, la mode ou les plaisirs du cyclisme, des portraits et des critiques parfois amusés, souvent redoutables. C’est aussi un homme de métier qui se déclare pour les « petits faits » et souligne un credo : « Donner l’impression de la vie telle qu’elle se déroule sous nos yeux ».
Sa chronique politique n’offre pas de morceaux si glorieux. S’il se montre plein d’admiration pour Jaurès et de respect pour la démocratie, Barrès est surtout jaloux de l’unité nationale. Vomissant « les barbares », il professe de violentes opinions nationalistes et anti-parlementaires qui l’ont disqualifié. Antidreyfusard notoire, il signe « La parade de Judas », une diatribe raciste contre le « traître ». Plus tard il soutiendra une propagande outrancière en faveur de la guerre de 1914 qui le fera surnommer le « rossignol du carnage ». Frappé d’opprobre, il reste néanmoins comme l’a dit Claudel : « un journaliste de tout premier ordre », un écrivain écartelé entre la méditation et la soif d’action pour lequel « il faut errer, battre le pays, suivre un sentier, l’appel d’une lumière, d’un chant, d’une nostalgie… »

présenté par François Broche
et Eric Roussel
Julliard
527 pages, 140 FF

Tribune libre pour Barrès Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°9 , octobre 1994.
LMDA papier n°9
6,50