En date du 2 août, comme un avertissement liminaire : « Je me promets d’écrire chaque jour. Dépecer la solitude. » Pourtant, Philippe Marchal paraît plus appliqué à poétiser qu’à disséquer, même si les regards qui plongent sur la bigarrure huileuse des plages n’excluent pas une certaine violence ; violence le plus souvent résignée, qui ne cherche guère qu’à « supprimer les dimanches » pour effacer une once de solitude…
Ce Journal d’été, estampillé par neuf monotypes de Didier Godart, vit de textes de quelques lignes, comme si une trop forte chaleur avait desséché l’écriture. Mais l’essentiel est de noter, consigner, sur ces pages où les dates tiennent lieu de pagination, ce qui se donne à entendre, à voir, à rêver dans la désolation d’un été. Ces phrases dépouillées, qui cousinent avec d’heureuses comparaisons - « Envol soudain et bruissant d’une nuée de passereaux comme une bourrasque de peurs » -, font de cette première publication une chronique réussie des détails ordinaires.
Eds du Noroît/ Eds Erti
75 FF
Domaine français Journal d’été
septembre 1995 | Le Matricule des Anges n°13
| par
Didier Garcia
Un livre
Journal d’été
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°13
, septembre 1995.