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Domaine étranger L’amour au microscope

novembre 1995 | Le Matricule des Anges n°14 | par Alex Besnainou

Le Plaisir de souffrir

Il y a un véritable plaisir à lire le deuxième roman d’André de Botton, un plaisir proche de la jubilation tant notre homme y fait preuve d’une extraordinaire habileté. Le principe narratif est très simple, exactement identique à Petite philosophie de l’amour, son précédent ouvrage. Une histoire d’amour d’une banalité émouvante avec un début, un milieu et une fin. Il ne s’y passe absolument rien d’extraordinaire au sens où presque n’importe qui dans notre petit Occident peut vivre un épisode dans sa vie semblable à celui-ci. Un homme et une femme se rencontrent, tombent amoureux, vont au restaurant, au cinéma, en vacances ensemble, font l’amour et puis premier petit accrochage, deuxième, réconciliation, rebelote et doute sur la justesse de leur relation. Rien de plus. Qui n’a pas traversé cela lève la main. Si André de Botton en restait là, ses romans seraient tout au plus un article du grand dictionnaire de la vie quotidienne au XXe siècle de la bourgeoisie moyenne européenne. Mais au lieu de se placer en conteur, l’auteur se pose en scientifique. Fort d’une érudition tous azimuts, il décortique chaque moindre fait dans ses moindres recoins en suivant un protocole rigoureux. Il suffit que nos deux protagonistes s’embrassent pour qu’aussitôt s’en suive une longue analyse sur la qualité de ce baiser. Est-ce un baiser de « la vie réelle » ou un « pseudo baiser artistique » ? Question, on le voit, qui ouvre un gouffre d’incertitude. André de Botton appelle alors à la rescousse Platon, Rodin, Klimt, Oscar Wilde, Cyril Connolly et Andy Warhol. Rien de moins. Les mots ne suffisent pas ? Alors, hop, nous voici en présence de petits schémas explicatifs, de graphiques et d’illustrations visuelles en tout genre. André de Botton a créé un nouveau genre : l’analyse philosophico-sociolo-psycho-artistico-littéraire qui ne se prend pas au sérieux, bien que tout y soit profondément documenté, synthétisé et d’une fine justesse. André de Botton n’a que vingt-six ans. Un seul état d’esprit flotte sur ce roman : le plai

Le Plaisir de souffrir
André de Botton

traduit de l’anglais
par J.-P. Aoustin
Denoël
382 pages, 140 FF

L’amour au microscope Par Alex Besnainou
Le Matricule des Anges n°14 , novembre 1995.
LMDA PDF n°14
4,00