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Dossier Pierre Bergounioux
J’aurais aimé écrire pour les morts

juin 1996 | Le Matricule des Anges n°16 | par Marie-Laure Picot

Tournée vers le passé, l’oeuvre de Pierre Bergounioux n’est pas tant une eouvre autobiographique qu’un témoignage unique sur l’éxpérience sensible. Entretien avec un homme transporté par le désir de connaître.

La parole de Pierre Bergounioux est si semblable au phrasé de son écriture, que c’en est presque troublant.

Vous faites appel dans la plupart de vos livres à votre mémoire individuelle. Avez-vous écrit un livre qui ne soit pas autobiographique ?
Non, car je ne peux écrire que sur moi, sur ce dont j’ai eu à pâtir. Je n’ai pas d’inspiration.
Quand on vous écoute évoquer votre passé, votre enfance, il nous semble déjà tout connaître de vous pour l’avoir lu dans vos livres. Il se trouve qu’en même temps, vos écrits, parcourus d’éléments autobiographiques, proposent des variantes à votre biographie qui forcent le lecteur curieux de vous connaître à baisser les bras.…
C’est exact. J’introduis une sorte de rupture de plan qui brouille la réalité factuelle de ce qui m’a été donné de vivre, de subir, de connaître.
Pourquoi ?
Cela tient à ce qu’on peut appeler l’économie narrative spécifique. Il y a une cohérence interne de ce que l’on raconte qui impose au matériau même lié à la structure narrative certains types de modifications qui ont pour effet de rétroagir sur la réalité vécue. Il y a dans mes écrits une cohérence symbolique qui n’est pas une cohérence biographique.
N’est-ce pas pour éviter que le lecteur attache un quelconque intérêt à l’existence des personnages qui le détournerait de l’essentiel, c’est-à-dire vos réflexions et témoignages sur le temps, l’expérience sensible, l’existence…
Je n’imagine même pas qu’il y ait un lecteur quand j’écris. Il me semble que l’affaire se passe entre le papier et moi ou entre un certain nombre de fantômes, d’ombres, de figures blêmes, qui croissent dans la ténèbre. Moi, j’entends par moi, cette chose qui pense. Une capacité à se représenter clairement et distinctement ce qui nous arrive. Ensuite, j’expédie le tout rue Sébastien-Bottin (l’adresse des éditions Gallimard NDLR) et ce qui peut se passer ne me touche plus véritablement.
Vous semblez négliger quelque peu l’importance de votre travail. N’avez-vous jamais le sentiment d’écrire une œuvre singulière ?
Non, j’ai l’expérience d’un crétin, d’un idiot. Au sens étymologique du terme. Pierre Michon (l’auteur des Vies Minuscules NDLR) est un autre idiot. Encore que le point de vue de Michon n’est pas tout à fait le même que le mien. Je suis d’un monde relégué, séparé, d’un monde à qui les instruments de l’appropriation symbolique du monde ont été refusés depuis toujours et jusqu’à aujourd’hui. J’ai le sentiment qu’on m’a fait un cadeau nonpareil, une grâce très merveilleuse, qu’on a permis que je reste jusqu’à 25 ans à user mes fonds de culottes sur les bancs de l’école. Ceux qui m’ont précédé sont partis au travail à 14 ans. On ne leur a pas donné la possibilité de s’attarder dans ce lieu protégé qu’est l’école, pour se doter des outils, des notions, des armes de l’esprit grâce à quoi on peut comme personne s’emparer de sa propre histoire. Sachant que ce qui nous arrive ne dépend pas...

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