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Domaine étranger sur la brièveté de la vie

septembre 1996 | Le Matricule des Anges n°17 | par Christian Molinier

Stances sur la mort de son père

Les Stances sur la mort de son père sont un poème de quarante stances que Jorge Manrique (1440-1479) écrivit un peu plus d’un an avant sa propre mort, qui survint au cours d’une bataille.
Très célèbres en Espagne, presque inconnues en France, elles reprennent un thème courant à la fin du Moyen Âge et pendant toute la Renaissance : celui de la vanité de toutes choses, de la brièveté et de l’incertitude de la vie humaine, du naufrage des ambitions, de la caducité des richesses et du pouvoir. Quelle que soit la réussite d’un homme, on pourra dire de lui : « Puis, comme il était mortel/ La mort le mit très bientôt/ Dans sa forge ».
L’expression de ce sentiment de précarité et de néant est, dans cette œuvre, si tranquillement triste que nous lisons ces vers comme le chant d’un homme tout proche de nous malgré les siècles. Il évoque son père, ceux qui l’entouraient, ceux qu’il combattait, tous, et nous aussi, condamnés à la même existence fugitive : « tant vite s’en va la vie / comme un songe ».
Le texte français suit fidèlement l’original grâce à une langue épurée et claire qui s’accorde bien avec l’espagnol de la fin du xve siècle. Mais une parenté plus profonde contribue à la réussite de la traduction. Il n’est pas indifférent en effet que le traducteur du poème soit Guy Debord connu pour des travaux d’un autre genre ni surprenant d’ailleurs puisque toute son œuvre révèle une conscience précise de la vie qui se perd.
Lui qui a si souvent cherché et même avec obstination, dira-t-il « la vraie saveur du temps qui passe » aurait pu écrire : « Ce monde aura été bon / Si nous en avons usé/ Comme il faut. »
Aussi, la postface du traducteur aujourd’hui disparu, où il évoque in fine sa vie errante et libre, donne-t-elle, sans qu’il le veuille, une dimension plus profonde et encore plus proche à l’harmonieuse mélancolie de Jorge Manrique.

Christian Molinier

Stances sur la mort de son père
Jorge Manrique

Traduit du castillan
par Guy Debord
Le Temps qu’il fait
75 pages, 69 FF

sur la brièveté de la vie Par Christian Molinier
Le Matricule des Anges n°17 , septembre 1996.
LMDA PDF n°17
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