Arrivé au seuil de la mort, un célèbre ethnologue allemand reçoit d’Israël une lettre dont il reconnaît l’écriture. Il s’agit de Leo Himmelfarb, l’ethnologue juif avec lequel il avait mené deux ans durant sa seule expédition au Brésil. Deux ans de cohabitation douloureuse pour l’Allemand formé à l’idéologie nazie envoyé étudier les Indiens alors que l’embrasement du monde couvait à Berlin. Ayant laissé son homologue juif mourant dans la forêt vierge, le narrateur s’est accaparé son manuscrit et c’est à ce premier livre, publié après guerre qu’il doit sa gloire. Au-delà de cette histoire de faussaire sans trop de scrupules, Michael Krüger, éditeur outre-Rhin, mène une belle entreprise de démolition de la société allemande et occidentale. Sa vision pessimiste du monde s’exprime donc dans une belle parabole où, seuls, les chiens font preuve d’une humanité notable. Les meilleures pages sont celles qui fustigent avec le plus de violence et d’ironie nos agissements mesquins d’hommes modernes, c’est-à-dire de mécaniques stressées.
Seuil
Traduit de l’allemand
par Claude Porcell
172 pages, 120 FF
Domaine étranger Himmelfarb
décembre 1996 | Le Matricule des Anges n°18
| par
Thierry Guichard
Un livre
Himmelfarb
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°18
, décembre 1996.