Littoral est publié sur les conseils de Claire Cayron, sa traductrice. Le passeur attitré de l’œuvre de Miguel Torga est attaché à des textes éloignés d’un quelconque reflet de l’actualité. S’il fallait trouver une filiation à Wanda Ramos, née en 1948, dont c’est le quatrième roman et le premier traduit en français, il faudrait chercher du côté de Julien Gracq.
Une jeune femme est l’exécutrice testamentaire d’un cousin éloigné, Miguel Cê, qu’elle n’a connu que pendant son enfance. Elle décide de partir pour la Galice, où ce dernier possédait une maison : « une solide bâtisse, peinte en blanc comme tant d’autres mais qui, vue à l’heure où les ombres de la nuit la touchaient déjà et dans un endroit aussi désert, semblait attendre le dernier naufragé, sous les apparences d’un refuge accueillant. » Miguel Cê est mort dans de mystérieuses circonstances et la narratrice compte bien mener sa propre enquête.
Dès le début du roman, Wanda Ramos met en place un climat, qui restera actif tout au long de Littoral, et le texte vaut surtout pour ça, pour sa capacité à conserver la brume, à plonger le lecteur dans cette « marge indéfinie, quelque part entre le réel et l’impossible ».
Le but de la jeune femme est de « déchiffrer » la maison. En observant les objets intimes de celui qui a été pour elle le « seul véritable héros » de l’enfance, elle tentera de faire le jour sur la personnalité de son cousin.
Littoral est proche du roman policier. Il faut trouver des indices, pour éclaircir le parcours de Miguel Cê. Wanda Ramos parvient à convaincre le lecteur, même si parfois le roman semble un peu trop linéaire, suivant fidèlement le chemin qu’il a décidé d’emprunter, celui de l’élucidation.
Littoral
Wanda Ramos
Traduit du portugais
par Claire Cayron
Phébus
240 pages, 129 FF
Domaine étranger En quête d’un visage fuyant
janvier 1998 | Le Matricule des Anges n°22
| par
Benoît Broyart
Un livre
En quête d’un visage fuyant
Par
Benoît Broyart
Le Matricule des Anges n°22
, janvier 1998.