D’un côté, l’histoire littéraire : Luigi Pirandello, Prix Nobel 1934, et sa femme Antonietta, jalouse à en être folle ; de l’autre, le nouveau roman de Manz’ie (après En bas de la mer, Critérion, 1991), où « Pirandell » et « Antoniett » jouent leur propre rôle, dans une succession de chapitres, de lettres et de bribes de journal.
Au fil des pages, le lecteur découvre que la reconstitution biographique vaut surtout comme prétexte. Ainsi que le laisssent entendre les deux amputations dont les deux protagonistes sont victimes (tous deux ont perdu leur lettre finale), ce roman témoigne de l’impossibilité à appréhender le moi, thème qui traverse l’œuvre pirandellienne. Face à l’ « invraisemblance pronominale », cette évidence : on ne se connaît pas davantage qu’on ne connaît les autres. L’assertion passerait probablement pour un truisme si elle ne donnait, ici, toute la mesure de la détresse humaine.
Verticales
414 pages, 135 FF
Domaine français Éloge posthume de ma femme encore vivante
juin 1998 | Le Matricule des Anges n°23
| par
Didier Garcia
Un livre
Éloge posthume de ma femme encore vivante
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°23
, juin 1998.