Si Guy Goffette a décidé de s’approcher de Pierre Bonnard en déclarant sa flamme à sa femme, Marthe (voir p.35), Ludovic Janvier compose une ode au peintre en l’attaquant par la couleur et les paysages. Dans ce texte écrit en correspondance aux belles illustrations qui occupent les pages paires, l’écrivain entre en mimétisme avec la peinture de Bonnard. Avec lui, il évoque « le figuier vêtu de guêpes » à « l’odeur sombre et sucrée », il se confronte aux infinités de bleus, aux cris, aux bruits qu’il voit sur les toiles du peintre et entend dans la Provence ensoleillée. Ecriture incandescente, lyrique et sauvageonne mais qui hésite sur le chemin à prendre. Et c’est là que le bât blesse : à force de tourner inlassablement sur lui-même, de multiplier les longues périodes, les faux paradoxes, le texte éloigne l’attention du lecteur plus attiré par l’évidence des couleurs des tableaux représentés. C’est comme si Ludovic Janvier, face à la fête charnelle de Bonnard avait eu envie de se taire ou de vivre, et comme si malgré tout, il s’était mis à la tâche d’écrire.
Flohic
93 pages, 98 FF
Arts et lettres Bientôt le soleil
septembre 1998 | Le Matricule des Anges n°24
| par
Thierry Guichard
Un livre
Bientôt le soleil
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°24
, septembre 1998.