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Arts et lettres Malin comme un peintre

janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25 | par Éric Dussert

Lettres du Morvandiau en blouse boquine à Pierre et Michel Boujut

Je cherche mon éditeur

Dans la foulée de l’exposition rétrospective consacrée à l’œuvre peinte de Gaston Chaissac (1910-1964) -inaugurée à Nantes l’été dernier-, deux correspondances mettent en lumière la singulière figure d’un artiste naïf qui choisit de rester en marge du mouvement fédéré par Jean Dubuffet, l’Art brut. L’ensemble, une centaine de lettres, souligne un étrange talent d’écrivain dont le délicieux Hippobosque au bocage (rééd. Gallimard, 1995) avait donné en 1951 un premier aperçu.
Sous couvert d’établir pour ses correspondants, les éditeurs René Rougerie et Pierre Boujut, la chronique des villageois de Sainte-Florence-de-L’Oie (Vendée) qui l’ont pris pour cible de leurs sarcasmes (« Il serait pourtant juste que je sois rétribué pour la gaieté que je [leur] procure »), Chaissac prolonge sous forme épistolaire l’exubérance de son art pictural. Dans un fourmillement d’idées farfelues et de coq-à-l’âne savoureux, il expose la condition modeste d’un artiste isolé qui travaille avec les moyens du bord.
Autodésigné « peintre rustique moderne », il s’y montre un bel excentrique sous son masque de « roi du terrorisme burlesque » (P. Boujut) mais aussi un roué qui sait donner du sel à ses mots et les faire circuler. A ce propos, il faut féliciter Edmond Thomas, le maître-imprimeur de Bassac, et Dominique Brunet d’avoir si bien mis en valeur les Lettres du Morvandiau en blouse boquine. Inscrites dans la nouvelle collection Type-Type des éditions Plein Chant destinée à exploiter les jeux de la typographie, elles bénéficient de la couleur, d’un beau papier et d’un arsenal d’annotations très malicieux. Le livre, tel qu’il est illustré et enrichi de documents significatifs, est en totale harmonie avec les grisantes missives de ce faramineux excentrique. On peut parier que Chaissac l’aurait apprécié.

Gaston Chaissac
Lettres du Morvandiau en blouse
boquine à Pierre et Michel Boujut

Plein Chant (16120 Bassac)
Je cherche mon éditeur
Rougerie (87330 Mortemart)
199 et 208 pages, 140 et 114 FF

Malin comme un peintre Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°25 , janvier 1999.