Stéphane Pielek a été pris sur le fait dans sa tentative de suicide. Pour être en règle, il doit faire une demande officielle auprès du commissaire afin de légaliser son geste fatal. Le temps d’instruire son dossier administratif, ce fleuriste à l’âme sensible pourra approfondir son dégoût de la société moderne qui remplace les belles fleurs par de pâles imitations en plastique. Chaque événement autour de lui montre la cupidité, la bêtise et la grossièreté de l’humanité et le conforte dans l’idée d’en finir. Mais, un jour, l’homme rencontre une jolie jeune fille qui nourrit également une passion pour les roses. Entre conte et roman sarcastique, Golden Ophelia nourrit une gravité gonflée à l’hélium. S’il aime enfoncer le clou de ses dénonciations, l’auteur ne se départit jamais d’une distanciation humble et désabusée servie par un humour de clown triste. Nous ne sommes jamais bien loin de l’aigreur mais la fragilité du narrateur apporte un contre-poids poétique aux sentiments passablement réactionnaires qu’il développe. La fin est sublime, elle met juste un peu trop de pages à arriver.
L’Anabase/
L’Esprit des péninsules
Traduit du néerlandais
par Louis Fessard
158 pages, 90 FF
Domaine étranger Golden Ophelia
janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25
| par
Thierry Guichard
Un livre
Golden Ophelia
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°25
, janvier 1999.