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Domaine étranger Instantanés argentins

janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25 | par Thierry Guichard

La réédition d’Un photographe à La Plata (paru en français en 1991) et celle de Ceux qui aiment, haïssent (1989) prouvent à nouveau la talentueuse élégance de Bioy Casares. Présenté comme une parodie éclairée des romans policiers du 19e siècle, Ceux qui aiment, haïssent a été écrit à quatre mains par l’Argentin et sa femme, Silvina Ocampo. Un exercice où « l’important, c’est l’amitié, ne pas avoir de rivalité ni de vanité » comme l’expliquait Bioy Casares à La République internationale des Lettres N°17 (avril 1996). Un état d’esprit qui trouve sa traduction dans un style aérien, sans démonstration, léger comme une discussion à l’heure du thé. Pour autant, les sujets évoqués ici (un meurtre, un enfant fou et suicidaire, la cruauté des rapports humains) auraient pu conduire à plus de pathos. Mais les deux auteurs, en choisissant pour narrateur un médecin érudit et aussi imbu de lui-même que lâche, inoculent dans le récit le virus qui en défait le tragique. L’action, en huis clos, se déroule dans un hôtel de vacances qu’une tempête de sable isole du reste du monde. Le meurtre d’une jeune fille donne le départ à ce Cluedo où la littérature et les relations sociales font figure de règles du jeu.
Un photographe à La Plata, par l’insouciance qui semble gouverner ses pages, pourrait passer pour un roman léger, nostalgique de la belle époque argentine. Un jeune photographe, arrivant à La Plata, proche de Buenos Aires, pour honorer son premier contrat, rencontre une étrange famille dont les deux filles sont ravissantes. Le meilleur ami de notre héros, policier et maître en filatures, le met en garde contre ceux qu’il considère comme des escrocs. Le roman offre quelques promenades dans la grande cité argentine, des rencontres féminines au charme opérant, un témoignage assez drôle sur la vie dans les pensions, de longues discussions dans les restaurants, et une fin qui donne toute sa résonance à l’ouvrage. On reste finalement pantois par la force avec laquelle l’auteur nous a fait ressentir le fait, implacable, qu’on ne vit chaque instant qu’une fois.

Un photographe à La Plata
Adolfo Bioy Casares

Traduit de l’espagnol par
A. Gabastou et María Inés Paves

Ceux qui aiment, haïssent
Adolfo Bioy Casares
et Silvina Ocampo
Traduit par André Gabastou
Christian Bourgois Éditeur
218 et 173 pages, 110 et 90 FF

Instantanés argentins Par Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°25 , janvier 1999.
LMDA PDF n°25
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