Il arrive parfois que le titre d’un ouvrage résume bien son contenu. Tous dispersés, deuxième recueil de Robert Morel est de ceux-là. L’impression que l’auteur nous laisse au fil des pages, est celle d’une errance manquée, d’un but non atteint. On sent la bonne volonté du poète malgré la naïveté et le manque de grâce flagrant. La majorité du recueil évoque la forme du haïku, mais la lourdeur des rimes et les jeux de sonorité facile nous laissent désabusés : « Dans l’eau glauque/ Tombe un gland/ Écoutez C’est le glas« . Le recueil se compose de trois parties, Quartier, puis Champ Clos où la campagne prend le relais du béton et du bitume dans une nature marquée par la présence du facteur qui apporte les nouvelles aux hommes. Enfin Éphémères Locataires, ultime partie bien supérieure au reste de l’ouvrage, où l’on est heureux de découvrir quelques bons vers : »Dans la maison qu’éclairait leur enfance/ Les choses ont refusé nos ombres/ Nous avons repassé le seuil/ Un soleil violent plaquait au sol/
Des guenilles de honte ».
Océanes
30 pages, 40 FF
Poésie Tous dispersés
janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25
| par
Stéphane Branger
Un livre
Tous dispersés
Par
Stéphane Branger
Le Matricule des Anges n°25
, janvier 1999.