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Théâtre Au pays de Jelinek

mai 1999 | Le Matricule des Anges n°26 | par Maïa Bouteillet

Désir et permis de conduire

Nos cadavres remontent à la surface, évoquant la décomposition de la grandeur passée. Et de nombreux jeunes gens doivent alors venir à nous, dans les profondeurs, l’histoire a rejeté leurs os, ils reposent en paix avant leur temps." Paru en Allemagne il y a près de dix ans, Au Pays des nuées est l’un des textes les plus forts d’Elfriede Jelinek. Ecrit sur le mode de la scansion, il reprend différents thèmes des mythologies du nord chères aux patriotes pour dénoncer les dangers du nationalisme. Il est publié aujourd’hui en français avec d’autres textes plus récents. A cheval entre la fiction et la réflexion sur le théâtre et sur le monde, ils sont tous conduits par un Je diffus, anonyme, qui nous perd dans un étrange vide. Désincarné, spectral, ce Je semble flotter au-dessus de nous, quand il n’est pas sous la terre, au pays des morts.
Née en Autriche en 1946, romancière, poète et dramaturge, Elfriede Jelinek s’inscrit dans la veine des Thomas Bernhard, Heiner Müller et de tous ces écrivains germaniques dont l’œuvre dérangeante et lugubre est une perpétuelle interrogation de l’histoire, plus précisément du passé nazi de leurs pays. La langue, véhémente, est comme une excavatrice qui remue sans fin la terre des consciences et des mémoires. « Nous autres, en Allemagne comme en Autriche, pataugeons dans le sang jusqu’aux chevilles », constate-t-elle en postface du roman de Hans Lebert, La Peau du loup, paru en 1997 chez Jacqueline Chambon qui a édité la plupart des romans de Jelinek.
Chez elle, il n’y a plus que les mots, que la littérature contre l’amnésie nationale. Il n’y a même plus de corps, y compris dans Désir et permis de conduire, qualifié pourtant de pornographique. Un théâtre qui n’en n’est pas un. Un théâtre du néant.

Désir et permis de conduire
Elfriede Jelinek

Traduit de l’allemand par
Y. Hoffmann et M. Litaize
L’Arche
90 pages, 75 FF

Au pays de Jelinek Par Maïa Bouteillet
Le Matricule des Anges n°26 , mai 1999.