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Dossier Lydie Salvayre
Les bienfaits de la conversation

mai 1999 | Le Matricule des Anges n°26 | par Thierry Guichard

De prime abord hilarant, La Conférence de Cintegabelle évoque toutefois la maladie du langage qui touche notre fin de siècle.Pas si drôle que ça.

Nous voici convoqués à l’audition d’une conférence donnée par un Cintegabellois que l’on imagine aisément président d’une société savante locale. Le bonhomme passerait avec succès un casting pour jouer un personnage de Beckett. Il s’est mis en tête de voler au secours de sa propre gloire en même temps que de celle de la France. Conscient que le monde dans lequel il vit nécessite quelques aménagements, il n’a rien trouvé de mieux que chercher à restaurer ce qui fit, à ses yeux, la grandeur de notre pays : l’art de la conversation. Voici donc un pédant qui s’avance, des vérités plein la bouche et des axiomes dans la poche-revolver. Mais notre conférencier est aussi un nouveau veuf. Sa femme Lucienne (elle a ses chances dans une distribution chez Ionesco ou Beckett) vient de mourir, écrasée par son propre poids, qu’elle avait conséquent. Rongé par une douleur autant dialectique que sincère, notre bonhomme profite de son discours pour s’épancher sur la vie de son couple et la tristesse qui habille son veuvage. De la conversation à la confession, le chemin est sinueux, parsemé de digressions et d’axiomes hilarants. Possible que notre conférencier ait eu, en Russie, un aïeul qui servit de modèle à Tchekhov pour écrire Les Méfaits du tabac. La nécessité de pérorer et l’incapacité à ne pas divaguer révéleraient alors les symptômes d’une maladie génétique.
Mais revenons en Haute-Garonne pour formuler un regret : notre esthète, parfois, retrouve le fil de son programme. On préférerait qu’il nous narre plus encore ses tentatives de discussions avec son cétacé adoré : « une baleine ma Lulu qui passait le plus clair de son temps échouée sur le lit ». Ou qu’il revienne sur ses vaines ascensions du corps de l’aimée en vue, sinon de procréer, du moins de « s’imbriquer ». « Quant à l’accouplement proprement dit, nous dûmes faire plusieurs essais. Elle dessous et moi dessus. Forcément. » Si Lucienne, à force d’être monstrueuse, devient attachante, le déséquilibre du rapport des forces dans le couple génère notre tendresse en faveur du conférencier. Qu’il ne fasse pas le poids est évident : à ses imparfaits du subjonctif, elle répond par des jurons : « Mais tu vas la boucler, oui, me criait-elle, en me donnant une bourrade dans le dos dès que je tentais de la conduire dans les méandres de l’abstraction pure. Tu vas la fermer, me hurlait-elle, jusqu’à ce que je renonçasse et que je lui demandasse pardon. » On comprend dès lors qu’il lui ait fallu attendre la mort du pachyderme pour libérer sa parole.
Si Lydie Salvayre évoque des couples célèbres comme Achab et Moby Dick, elle nomme aussi Sancho Pança et Don Quichotte. Et, effectivement, il y a du Don Quichotte dans notre narrateur. Sa dulcinée n’avait que du silence à lui offrir, « à peine troublé par son broiement masticatoire et de faibles éructations » et le bonhomme a dû en profiter pour nourrir de pensées sa réflexion. Le dinosaure enterré, la librairie Ombres Blanches à Toulouse se voyait...

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