La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poésie Mots à maux

mai 1999 | Le Matricule des Anges n°26 | par Maïa Bouteillet

L' Arc-en-ciel de ma vie

Métro, boulot, dodo

Une Chevrolet à vive allure, une bande joyeusement ivre et une femme enceinte sur la banquette arrière… L’Histoire de Bone démarre sur les chapeaux de roues. La future mère est si bien endormie que même l’accident ne la réveille pas. Elle n’émergera que trois jours après la naissance de la petite Ruth Anne, pas plus grosse qu’un os et aussitôt surnommée Bone. Rétrospectivement, cet épisode drôle et tragique prendra valeur de signe. Celui d’une enfance accidentée, bringuebalée entre l’amour d’une mère et les agressions incestueuses d’un beau-père fou.
Derrière l’affection et les jurons de la grand-mère, les rigolades des oncles francs coureurs et grands buveurs et les récits des femmes épuisées de trop materner marmots et maris, se dessine l’Amérique des déshérités. Le chômage, la faim, les coups. Un monde de fatalité sociale où la misère n’engendre que la misère…
L’Histoire de Bone aurait pu tenir en quelques lignes à la rubrique faits divers d’un journal local. C’est d’ailleurs par la photo d’une gamine ensanglantée à la une du News et collée dans l’album de la tante Alma, que l’histoire se termine. Sauf que ce premier roman, publié pour la première fois aux Etats-Unis en 1992, restitue les faits et surtout la souffrance du point de vue de la gamine. Ecrit à la première personne du singulier, il libère comme un cri de douleur trop longtemps contenu. C’est aussi un aveu d’amour et d’incompréhension, face à cette mère qui finit par tolérer l’intolérable. Pour supporter cette réalité cauchemardesque, Bone se terre en elle-même et s’invente des histoires de tortures et de sacrifices. Entrée en littérature avec violence, pour en finir avec son douloureux passé, Dorothy Allison affirme à chaque ligne le pouvoir libérateur des mots.

L’Histoire de Bone
Dorothy Allison

Traduit de l’américain
par Michèle Valencia
10/18
416 pages, 65 FF

Mots à maux Par Maïa Bouteillet
Le Matricule des Anges n°26 , mai 1999.
LMDA PDF n°26
4,00