Sur fond de ville glacée et souvent déserte, la jeunesse turinoise ici dépeinte se maintient en éveil grâce aux pétards, la picole et le sexe. Pas de place pour l’utopie ni les sentiments, juste une consommation aveugle d’excès. « Excusez-moi, mais qu’est-ce qui vous garde en vie ? », ne cesse de répéter incrédule le narrateur aux passants interloqués. Sacré meilleur premier roman italien en 1997, Rossenotti séduit par son insolente facilité : des dialogues truculents et toqués, des gags nés de cerveaux embrumés, une façon habile d’illustrer puis de commenter le malaise de ces « monopenseurs ». Les lendemains qui déchantent à force de fredonner le même couplet « biture-shoot-gueule de bois » révèlent l’existence privée de sens d’une génération perdue, finissant sa chute invariablement abrutie dans son lit. Pathétique et ironique.
10/18
Traduit de l’italien
par Nathalie Bauer
182 pages, 47 FF
Poches Rossenoti
août 1999 | Le Matricule des Anges n°27
| par
Philippe Savary
Un livre
Rossenoti
Par
Philippe Savary
Le Matricule des Anges n°27
, août 1999.