Premier écueil : faire du narrateur un apprenti écrivain. Surgissent alors les interrogations rituelles afférentes à la mise en abyme (jusqu’où Dan Fante fut-il cet écrivain, quelle est la part de fiction, etc.). Second écueil : prêter au dit narrateur de fréquentes crises d’éthylisme. Comme le pourquoi de ces crises n’est jamais évoqué, elles paraissent surtout relever du poncif littéraire -peu importe ici qu’elles aient constitué le lot quotidien de Fante. C’est donc distraitement qu’on accompagne notre héros dans sa découverte de New York et des boulots intérimaires. Au pays d’En crachant du haut des buildings, l’exploitation vit des beaux jours : un lecteur en pleine forme verra dans cette odyssée éméchée une sorte de négatif du rêve américain. Mais si l’énergie lui manque, il s’interrogera sur la nécessité de traduire ce récit bizarrement invertébré.
Christian Bourgois
Traduit de l’américain
par André Roche
196 pages, 130 FF
Domaine étranger En crachant du haut des buildings
janvier 2000 | Le Matricule des Anges n°29
| par
Gilles Magniont
Un livre
En crachant du haut des buildings
Par
Gilles Magniont
Le Matricule des Anges n°29
, janvier 2000.