34 ans, Olivier Barbarant publie son cinquième livre : son journal. Avec l’imprécision du temps comme parti pris, puisque le découpage s’effectue par année avec des notes pouvant aller d’une ligne à quelques pages, mais sans plus de repère temporel, pas de jour ni de mois. C’est un travail d’apprentissage que nous livre l’auteur, les études, la vie, les rencontres avec des écrivains, ses passions homosexuelles et hétérosexuelles, tout y passe comme dans une confession. Olivier Barbarant se soumet à une véritable expérience pour se connaître soi, tout en se mettant en péril : « Thérapie du journal : étudier la souffrance prend vite le pas sur souffrir. » La sincérité de l’auteur est bouleversante, certains pourront critiquer ce déballage de l’intime, d’autres s’enflammeront pour ce véritable don d’un homme à son œuvre. Il retrace ainsi l’évolution de son écriture : « Je passe donc du sous-Crevel au sous-Rilke, du sous-Pound au sous-Eluard (…) Pour que naisse une écriture, il me faudrait brûler un à un mes repères, biseauter mes cartes, harasser ce qui me retient. » Ce livre viendra également éclairer certains aspects de son œuvre poétique, (Odes dérisoires aux éditions Champ Vallon). Avec le recul des années, Olivier Barbarant semble avoir trouvé une certaine forme d’équilibre, tant sur le plan de la créativité que sur celui de l’existence, tout en gardant l’impression d’être resté le même : une sorte de fidélité envers soi.
Temps mort - Journal imprécis (1986-1998)
Olivier Barbarant
Éditions Champ Vallon
252 pages, 130 FF
Domaine français Le naufrage des jours
juillet 2000 | Le Matricule des Anges n°31
| par
Stéphane Branger
Un livre
Le naufrage des jours
Par
Stéphane Branger
Le Matricule des Anges n°31
, juillet 2000.