Le problème majeur, pour Les Standiford, c’est, pour reprendre le titre d’un précédent épisode, de placer Johnny Deal dans la tourmente. Comment faire d’un entrepreneur de Miami le héros d’une série de polars, comment croire que celui qui n’est ni flic ni privé soit néanmoins plongé dans de sombres intrigues criminelles ? Afin d’impliquer notre héros dans une sombre histoire de meurtres sur fond de pornos chinois, il faudra donc ici lui adjoindre un amie dont la sœur est actrice, adjoindre à cette actrice un producteur qui décide d’investir dans de nouveaux marchés… et ainsi de suite. Trois cent pages sont nécessaires pour planter coïncidences et décor, et lorsque ce décor prend enfin forme, il est temps de baisser le rideau. La montagne a accouché d’une souris -et, reconnaissons-le, de quelques beaux portraits : Standiford excelle dans l’art d’évoquer les méchants mélancoliques.
Rivages/Noir
Traduit de l’américain
par Olivier Schwengler
442 pages, 68 FF
Poches Une rose pour Johnny Deal
juillet 2000 | Le Matricule des Anges n°31
| par
Gilles Magniont
Un livre
Une rose pour Johnny Deal
Par
Gilles Magniont
Le Matricule des Anges n°31
, juillet 2000.