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Dossier Claudio Magris
Claudio Magris

avril 2001 | Le Matricule des Anges n°34 | par Eric Naulleau

Une érudition en forme de gai savoir, des essais qui se lisent commes des romans, des récits de voyage en guise d’autobiographie. Le professeur Magris joue sur tous les tableaux.

Le hasard éditorial fait parfois bien les choses. Plusieurs années avant qu’au rebours de l’ordre original paraissent en français ses maîtres-livres, Danube ou Le Mythe et l’Empire, les lecteurs hexagonaux découvrirent Claudio Magris avec un singulier petit volume au titre non moins énigmatique : Enquête sur un sabre. L’auteur y évoquait à travers de lointains souvenirs l’inoubliable et pathétique figure d’un soldat perdu, l’ataman Piotr Krasnov : « Pendant l’hiver 44/45, j’avais 5 ans et je me trouvais à Udine, j’ai vu cette étrange armée d’occupation cosaque qui comptait davantage d’officiers et de généraux que de soldats, montée sur des chevaux mais aussi des chameaux. J’en ai gardé une impression très forte et j’ai voulu savoir qui étaient ces gens auxquels les nazis avaient promis une patrie, une patrie qui se déplaçait à mesure que se retiraient les armées du troisième Reich. J’ai trouvé fascinant le fait que ce légitime désir d’enracinement, ce désir de posséder une patrie tourne en son contraire caricatural -comme si on décidait de créer une patrie cosaque à Lille ou en Bretagne. J’avais le sentiment d’une parabole universelle, d’un miroir tendu à chacun. »
Que le bruit et la fureur de l’histoire ici entendue avec un H majuscule ne couvrent pas un autre mot plus important encore : l’enfance. Voici un homme qui, fait assez rare pour être souligné, semble ne jamais avoir démérité des aurores de son existence. Fil rouge qui court à travers une œuvre multiforme, que l’on songe à ce livre entre tous inclassable, Microcosmes, dont l’un des textes nous instruit que les simples pérégrinations d’un petit garçon et de son poisson rouge dans un jardin public (haut lieu de la topologie élective de l’auteur) peuvent surpasser le plus abouti des romans d’apprentissage, à ce singulier éloge du copiage scolaire dans son plus récent recueil (Utopie et Désenchantement), sans oublier tel ou tel passage du savant Danube susceptibles de couper le souffle de tous les amateurs de madeleine à remonter le temps.
L’honorable professeur avoue d’ailleurs bien volontiers son goût pour les canulars, envois de lettres aux journaux ou aux autorités universitaires notamment, tandis qu’au souvenir de ces bonnes blagues, ses yeux pétillent et deux fossettes mettent soudain entre parenthèses l’excessif sérieux de la vie adulte. À moins que ne resurgisse ce thème associé à la grande affaire de sa vie : « Je ne crois pas au caractère didactique de la littérature, mais à sa valeur d’exemple. Comme quand j’étais petit : mes parents ne m’ont jamais dit qu’il n’était pas convenable de manger aux toilettes ou qu’il était ignoble de tenir des propos racistes. Il me suffisait de les regarder pour savoir que j’aurais été un moins que rien en agissant de la sorte. » Bref, il se pourrait que cet amateur de lettres russes ait fait sien ce conseil de Gogol dans Les Âmes mortes : « Quand, au sortir des années charmantes de la jeunesse, vous vous engagez dans le chemin...

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