Le premier effet avéré de Parties fines sur le lecteur est un sourire complice. Il a reconnu dans le duo des frères Destouffe un avatar des nommés Bouvard et Pécuchet. Suit l’exultation du « récit à caractère provincial et pornographique », pochade croquignolette, pleine de rythme et d’inventions verbales. Cendrey a des mots ronds qui viennent bien en bouche. « Comme il soufflait un zef à ruiner le camelot, lit-on pour commencer, le marché de Viville, en ce vendredi de Toussaint, n’était pas loin d’être désert ». L’humour est amer pour les deux retraités atteints de priapisme dont les tentatives de se soulager échouent, naturellement. Une bonne raison de lire deux fois l’opuscule pour dénicher les indices d’un détournement du livre de Flaubert. Entre la « poufiasse à pépés » et le coït mou sur la machine à laver, la « LuXure » de Cendrey est un luxe abordable. C’est toujours ça que les « vioviocs » n’auront pas.
Parties fines
Jean-Yves Cendrey
Mille et une Nuits - 64 pages, 10 FF
Domaine français Parties fines
avril 2001 | Le Matricule des Anges n°34
| par
Éric Dussert
Un livre
Parties fines
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°34
, avril 2001.