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Théâtre Une vision de l’invisible

août 2001 | Le Matricule des Anges n°35 | par Laurence Cazaux

Marisol (suivi de) tectonique des nuages

Deux pièces de José Rivera pour rêver de « l’anatomie du vent, de l’architecture du silence et de la tectonique des nuages ». Les anges passent, le cauchemar reste.
Après avoir publié l’an passé un court texte de José Rivera, L’Homme ailé dans Petites pièces d’auteurs 2, les Éditions Théâtrales font découvrir par deux nouvelles traductions d’Isabelle Famchon, Marisol et La Tectonique des nuages, écrites respectivement en 1991 et 1994. José Rivera, Américain né à Porto-Rico est présenté comme étant influencé par Gabriel Garcia Marquez. Son écriture est apparentée au réalisme magique latino-américain.
En effet, cette oeuvre est séduisante en ce qu’elle met en jeu l’invisible, le magique, pour mieux dénoncer le monde d’aujourd’hui. L’écrivain fait appel au fantastique, un procédé plus cinématographique que théâtral. Par exemple, dans La Tectonique des nuages, le temps et donc le vieillissement n’est pas le même pour tous les personnages.
Les anges peuplent ces textes de Rivera. Dans Marisol, les anges gardiens abandonnent leur mission de paix et déclenchent la guerre contre un Dieu devenu sénile. Avec des visions d’ailes coupées et ensanglantées, l’enfer se déchaîne, laissant les hommes livrés à eux-mêmes.
La Tectonique des nuages est aussi un clin d’oeil aux anges, la pièce se passe à Los Angeles, le personnage féminin s’appelle Célestina del Sol et, au vu de son titre, le texte chercherait à définir la géologie… des nuages ! Autrement dit le ciel sur la terre ou le paradis perdu ?
Les allégories de Rivera font souvent référence à la religion. L’apocalypse rôde en permanence avec la menace du cyclone Big one, de la guerre… Les villes doivent être détruites, comme des Babel. Enfin, il plane toujours une odeur de miracle, comme ces maternités : celle de Célestina del Sol dure depuis plus de deux ans. Dans Marisol, un homme, Lenny, est « enceint » et accouche d’un enfant mort-né et de suite enterré sous le trottoir des villes.
Mais toutes ces références aux anges semblent plus porteuses de cultures anciennes, archaïques, comme pour montrer que le monde d’aujourd’hui est amputé de son héritage et en devient complètement aveugle. Un monde selon l’écrivain voué à la destruction.
La fable a souvent des résonances écologiques. Ainsi, Rivera peut faire vivre ses personnages dans un monde où la Lune a subitement disparu, où les pommes sont menacées d’extinction.
Ses pièces sont comme des visions de cauchemars, toujours très tendues. Ces cauchemars sont comme « un appel à la révolte des pauvres, des sans-abri ou des silencieux en colère » pour pouvoir imaginer un monde nouveau, meilleur… Rivera ose des images, des visions qui paraissent au premier abord énormes, excessives. Mais le lecteur accepte cette alternance de réalité et de fantastique, comme un gamin entre dans un conte.
Ce mélange de « rêves tristes et de rêves sauvages » est une belle invitation au mystère : « Célestina del Sol provenait d’un monde que je ne comprendrais jamais… parfois la Nature improvise… la Nature avait créé une femme qui vivait hors de l’emprise du temps… Et essayer de comprendre… pourquoi une divinité avait, elle aussi, besoin d’être aimée, c’était comme essayer de comprendre l’anatomie du vent ou l’architecture du silence ou la tectonique des nuages. »

MARISOL
LA TECTONIQUE DES NUAGES

JOSÉ RIVERA
Traduit de l’anglais
par Isabelle Famchon
Éditions Théâtrales
116 pages, 110 FF (16,75 o)

Une vision de l’invisible Par Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°35 , août 2001.
LMDA PDF n°35
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