Pionnier de la psychanalyse française et de l’homéopathie, passionné d’ésotérisme et de cinéma, René Allendy (1889-1942) fut un médecin touche-à-tout qui n’a pas négligé la littérature (cf. MdA No31). Doté d’une très belle plume, il a laissé plusieurs ouvrages parmi lesquels son Journal d’un médecin malade, ou six mois de lutte avec la mort (1944) est le plus bouleversant. Dédié à Joseph Delteil -la dédicace a malheureusement disparu de la réédition- qui s’était attaché à « ce grand dégingandé d’Allendy », le livre fut rédigé à Montpellier où le thérapeute était replié pendant l’Occupation. René Allendy déjà touché par la maladie dans son jeune âge puis gazé pendant la Première Guerre mondiale aura trouvé l’extraordinaire force et la lucidité de consigner son agonie dans des pages qui sont un chant de vie… ou un poème de mort, mais aussi un document de psychologie d’une « beauté tragique ». Il s’est éteint le 12 juillet 1942 en laissant ce testament superbe et douloureux : « Je crois que pour vivre, il faut aimer toutes les cellules de son corps. »
Journal d’un médecin malade
René Allendy
Phébus
224 pages, 18 € (118,07 FF)
Histoire littéraire Journal d’un médecin malade
mars 2002 | Le Matricule des Anges n°38
| par
Éric Dussert
Journal d’un médecin malade
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°38
, mars 2002.