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Dossier Erri De Luca
De Luca, la mémoire sur les épaules

juin 2002 | Le Matricule des Anges n°39 | par Philippe Savary

Nourrie de poésie et de politique, l’oeuvre de l’écrivain napolitain est celle d’une voix rare qui parcourt le destin d’une génération vaincue. Entre la Bible et la sueur, la militance et l’écriture. Trajectoire singulière d’un conteur d’histoires inapaisé. La preuve en deux nouveaux livres.

Il promène ses sandales avec légèreté, le regard sombre et profond. On pourrait y lire le récit d’expériences intimes, on imagine celui de plusieurs vies. Âpre et endurci, son visage ressemble à du papier mâché, c’est un visage qui a exercé les métiers de la fatigue avant de connaître celui de l’édition. Dix-huit ans précisément à « faire » le manoeuvre sur des chantiers, à déblayer, à creuser, à manier la pioche avant que le succès de ses livres lui assure meilleure autonomie. C’était en 1995. Il en garde trace. « J’ai décrit bien des choses physiques. Ce sont les réalités que je connais le mieux. » Erri de Luca est un écrivain à part, résolument à l’écart, une heureuse exception dans le paysage littéraire. Si le cercle de ses lecteurs ne cesse de s’élargir en France autour de ces proses intenses et lumineuses (l’Italie en serait presque marrie), si ses textes sont traduits en plusieurs langues, il reste fidèle à ses convictions : homme d’engagement, de peu de parole, qui sait la valeur de l’humilité propre aux autodidactes. Il ne fréquente pas la communauté lettrée. Il avoue même quelque embarras à mentionner le travail de contemporains dont il se sentirait proche.
Il est une phrase qu’Erri de Luca se plaît à citer : « Je ne suis qu’un homme qui écrit des histoires pour des livres ». Seulement cela. Juste accepte-t-il le statut de « petit écrivain officiel » : un habile brocanteur qui rassemble des notes, phrases pêchées au gré de ses lectures, mêlées à la poussière des souvenirs, gestes, sons retirés de l’oubli, auxquels il offre une seconde chance. Juste donne-t-il son point de vue parce qu’on le sollicite et que son itinéraire de vie, miroir de son oeuvre, intrigue. Les motifs ne manquent pas. Son passé d’ouvrier, donc. Son amour pour les textes sacrés : grand lecteur de la Bible, il traduit avec autorité la grammaire de l’hébreu, tout en demeurant non-croyant. Son expérience militante : il a combattu le fascisme durant sept ans, l’arme au poing, au sein de l’extrême gauche italienne. Son engagement sur le terrain : là en Bosnie pendant la sale guerre à convoyer l’aide humanitaire, ici à Belgrade sous les bombes de l’Otan, encore là dans les rues d’Italie à dénoncer la mauvaise marche du monde. Parfois « il y a des invitations qui ont valeur d’ordre », écrit-il en évoquant ses séjours à Mostar en tant qu’ « involontaire de paix ».
Cette ligne de vie, qui dessine un parcours autant singulier que solitaire, condense à la fois ses déchirures et ses espérances. Elle est aussi celle d’un esprit riche de fraternité. Les journaux de la péninsule ouvrent donc bien volontiers leurs colonnes à cette parole précieuse, parfois acide, pleine d’une oxygène rare, pareille à celle que l’écrivain recherche lors de ses ascensions sur les parois des Dolomites. « Je ne suis pas un intellectuel, je ne veux pas être suivi, du reste il y a longtemps que je me suis perdu. » Une opinion qui tranche, au regard de cette oeuvre authentique de vérité,...

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