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Domaine étranger Terre humaine

janvier 2003 | Le Matricule des Anges n°42 | par Eric Naulleau

Rencontre au sommet du monde ou quand trois fils du Grand Nord décident de briser la glace. Un conte groenlandais par Jørn Riel, l’auteur des Racontars.

Le Garçon qui voulait devenir un être humain (coffret)

Le Garçon qui voulait devenir un être humain (Livre 1- Naufrage)

Le Garçon qui voulait devenir un être humain (Livre 2- Leiv, Narua et Apuluk)

Le Garçon qui voulait devenir un être humain (Livre 3- … Et Sølvi)

Mon premier commence à la manière d’une chronique islandaise, mon second se poursuit comme dans L’Île au trésor, mon troisième rebondit à la façon de Robinson Crusoé, et mon tout est un petit bijou à trois facettes de Jørn Riel, extrait d’une veine qui a déjà donné chez le même éditeur Le Jour avant le lendemain (1998) et une autre trilogie intitulée Le Chant pour celui qui désire vivre (1995-1997). Reprenons le fil et remontons un peu le temps : Leiv Steinursson, gamin islandais de l’an mil, embarque clandestinement sur le drakkar du redoutable Thorstein Gunnarsson, l’assassin de son père. Mais plutôt que de pousser à la roue de la vengeance, ainsi que l’exigent des coutumes immémoriales, le grand marin et le petit homme décident de naviguer à contre-destin « -Tu as tué mon père, et c’est pourquoi je dois te tuer, dit-il. -J’ai tué ton père, oui. Thorstein hocha la tête. Mais ton père avait tué mon frère et deux de ses valets. Il fallait bien que je me venge. Et maintenant, je paye ce meurtre en m’exilant pour trois ans. -Mais il faut quand même que je t’assassine, répondit Leiv. Thorstein posa la main sur son épée. -Ça m’a l’air raisonnable, dit-il, mais je pense que tu devrais attendre quelques années. Jusqu’au jour où tes bras seront devenus aussi longs que les miens. » Belle leçon du passé à méditer aujourd’hui du côté de tous les hauts-lieux de la vendetta institutionnalisée, d’Ajaccio à Jérusalem, en passant par les montagnes d’Albanie ou de Bosnie. Ce qui deviendra une belle histoire d’amitié et de lutte commune contre le Mal se trouve provisoirement interrompu par le naufrage du drakkar, broyé au milieu des glaces -le jeune Viking s’échoue sur une plage du Groenland où il est recueilli par deux Êtres Humains, ainsi que se désignent eux-mêmes les Inuit.
Pour rendre compte de ce « choc des civilisations », ainsi qu’on dit un peu trop facilement de nos jours, l’auteur a trouvé le ton juste et louvoyé avec bonheur entre tous les écueils qui guettent ce genre d’entreprise : fiction ethnique, world literature, récit édifiant à la gloire d’un métissage façon United colors of Benetton et autres calamités post-modernes…
Si les lecteurs de tous âges en apprendront long sur les modes de vie et les croyances de lointains ancêtres, Jørn Riel se garde de toute mièvrerie pour évoquer les rudesses de ces confins du monde et garde bien en main le fil d’un roman d’aventures aux péripéties impeccablement distribuées et chorégraphiées.
À l’heure d’un affrontement soigneusement planifié entre les deux principaux monothéismes planétaires, tel dialogue entre le petit Islandais et ses compagnons groenlandais respire une sérénité qu’on voudrait désarmante, au sens littéral de cet adjectif : « -Sila est tout. Sila est dans tout. Dans la montagne et dans le ciel, dans la glace, dans les galets de la plage et dans tous les animaux. Tout est Sila, tu comprends ? Leiv hocha la tête. -Ça doit être comme Dieu, dit-il, ou peut-être comme tous les dieux réunis. » Surtout connu pour la plus que réjouissante série des Racontars (six volumes déjà parus), Jørn Riel livre ici une émouvante mini saga aux allures de classique, à ranger sur le même rayonnage qu’Apoutsiak de Paul-Émile Victor : « Tu as grandi, dit-il avec un sourire, tes bras seront bientôt presque aussi grands que les miens. Leiv rougit un peu. Il se souvenait du contrat passé entre eux. -Il faut qu’ils poussent encore un peu, murmura-t-il, et je doute qu’ils arrivent jamais à devenir aussi longs que les tiens. »

Le Garçon qui voulait
devenir un être humain
Livre 1 : Le Naufrage
Livre 2 : Leiv, Narua et Apuluk
Livre 3 :…et Sølvi

Jørn Riel
Traduit du danois par Susanne Juul
et Bernard Saint Bonnet
Gaïa
96 p. (vol. 1 et 2), 108 p. (vol. 3)
Chaque volume : 8,50
Les 3 volumes sous coffret : 25,50

Terre humaine Par Eric Naulleau
Le Matricule des Anges n°42 , janvier 2003.
LMDA PDF n°42
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