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Domaine français Une voix entêtée

janvier 2003 | Le Matricule des Anges n°42 | par Franck Mannoni

Incapable de vivre seul et incapable de vivre en société, le narrateur de cette histoire de fou, au sens propre de l’expression, ne pouvait que sombrer dans la psychose. Éric Bénier-Bürckel s’attelle donc à cette tâche, emmenant dans son aventure psychologique le lecteur, spectateur impuissant d’un délire schizophrène savamment orchestré. Architecte de la déconstruction, Éric Bénier-Bürckel s’emploie à morceler la personnalité de son sujet. Simple asocial au début du récit, il devient assez rapidement une sorte d’ermite paranoïaque : « J’ai l’impression d’être un gaz. Un feu follet engendré par un tas de fumier qui pourrit quelque part dans mes bas-fonds ». Une fois engagée, la chute est sans fin : « Venir au monde, c’est venir au bagne, rien d’autre que vivre et mourir comme un bagnard (…). Ma seule liberté, c’est de pouvoir me détruire ». Lui qui se croit clairvoyant croise à l’envi des aveugles qui viennent lui rappeler sa cécité psychique. Chaque frustration l’enfonce un peu plus. Assailli par ses démons, personnifiés par des passants agressifs, il s’entend dire ses quatre vérités : « Tout ce que tu vis et penses s’inscrit dans ce projet abject et insensé de vengeance perpétuelle. ». Éric Bénier-Bürckel donne alors son estocade finale dans ce qui constitue l’un des morceaux de bravoure du livre. Au plus fort de son délire, le héros semble se dédoubler et multiplier les niveaux d’interprétation, qu’il explore les uns après les autres. Perdu, plus rien ne le contient, plus rien ne le limite. Il converse avec ce vieillard « seul dans le noir, immobile, assis dans un placard, couvert de vermines, affamé, les yeux grands ouverts, des hameçons accrochés aux paupières », à moins qu’il ne s’agisse de son propre reflet… Plus qu’un exercice de style, Maniac est une œuvre de composition implacable : « On tourne en rond, c’est bon signe. Il faut tourner en rond, c’est la clé ».

Maniac
Éric Bénier-Bürckel
Flammarion
341 pages, 18

Une voix entêtée Par Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°42 , janvier 2003.
LMDA PDF n°42
4,00