Au printemps 1802 Friedrich Schlegel quitte Dresde pour se rendre à Paris. Le compte
rendu de ce voyage d’étude figurera dans la revue Europa qu’il va bientôt lancer. C’est l’occasion d’une méditation sur l’âme des peuples allemand et français. On est donc assez éloigné de toute idée de tourisme : « N’attends pas de ma part une description géographique », annonce-t-il à son ami le romancier Ludwig Tieck, destinataire de ce récit. Selon Schlegel, les Français sont « à compter parmi les habitants de la terre les mieux favorisés par le bonheur ». Au-delà des différences entre sa nation et celle qu’il découvre, Schlegel voit émerger « un principe qui désormais règne sur les affaires humaines », « une égalisation européenne par le profit et l’amour du lucre ». Il se lamente devant le manque général de spiritualité, « la mécanisation » qui frappe partout. Pour se refonder, l’Europe doit savoir allier « la force de fer du Nord et l’ardeur lumineuse de l’Orient ». Visionnaire ?
Dans cette même collection « Lenz » paraît Chants de nuit, un cycle de poèmes de
Hölderlin en version bilingue.
En France
Friedrich Schlegel
Traduit de l’allemand par Philippe Marty
Éditions Grèges
73 pages, 10 €
Poésie Voyage en France
mars 2003 | Le Matricule des Anges n°43
| par
Jean Laurenti
Un livre
Voyage en France
Par
Jean Laurenti
Le Matricule des Anges n°43
, mars 2003.