La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Lignes de fuites

juillet 2003 | Le Matricule des Anges n°45 | par Benoît Broyart

À la lecture de ces textes, on ne peut se défaire d’un profond sentiment d’étrangeté. Sur quel territoire avons-nous pénétré ? Pas sur celui du fantastique en tout cas, même si la singularité de certaines situations pourrait le faire croire. Ainsi de cet homme qui fait tout à reculons durant une journée ou de cet autre qui ne peut accepter le pied qu’on lui a greffé et entreprend de changer cette extrémité étrangère en œuvre d’art. On trempe plutôt dans une curieuse exacerbation du réel qui donne un ton très particulier aux textes de Mariette Condroyer : « Les itinéraires, les pensées, il y a toutes sortes de manières de rebrousser chemin, dès le réveil n’avait-il pas été étouffé par un rêve juste bien accaparant, dès le matin inversé en somme, à remonte-pente, jusque-là rien d’étonnant que du tout-venant avec la nébuleuse. Il arrivait à chacun de naviguer en arrière dans sa tête, mais cela prenait un autre sens avec les jambes, quand on choisissait de se mettre à reculons pour la marche. Pas un pied devant l’autre, mais l’un derrière l’autre. Et les itinéraires, les parcours, il fallait s’y hasarder. » Ces douze nouvelles sont réunies sous le signe de la fuite et de l’absence. L’auteur (Goncourt de la nouvelle en 1993) semble s’attacher davantage à la réalisation d’un désir d’élision que de concision ; il s’agit de livrer peu et de laisser beaucoup d’espace au lecteur, pour préserver peut-être les gouffres laissés par les absents. Ainsi, Fugitifs parvient à entretenir en permanence un climat inquiet propre aux fantômes, à la mort et aux disparus.
Malgré une écriture très personnelle et une logique évidente dans l’agencement du recueil, la nouvelliste pratique un art de l’ellipse très/trop subtil, qui semble parfois s’éloigner vers les sphères embarrassantes de la superficialité. Après la lecture de certains textes, il arrive en effet qu’on reste perplexe. Quelque chose nous aura échappé, sans doute.

Fugitifs
Mariette Condroyer
Gallimard - 144 pages, 13,50

Lignes de fuites Par Benoît Broyart
Le Matricule des Anges n°45 , juillet 2003.
LMDA PDF n°45
4,00