Si la jeunesse russe connaît encore ses classiques, elle se nourrit également de pizzas, champignons hallucinogènes, vidéos, s’habille chez Diesel et suce des Chupa-Chups. À Saint-Pétersbourg, Marina et la Coréenne Kho, deux jeunes femmes branchées arrondissent leurs fins de mois en maquillant des cadavres. Le copain de Marina, poète sans succès, s’essaye au commerce de godemichés. Anton, web-designer, ne quitte pas l’écran de son ordinateur. Ils se retrouvent au centre d’un thriller électrique, et apprennent non sans excitation à enlever les crans de sûreté des armes qui leur tombent entre les mains. Caméra à l’épaule, Sergueï Bolmat filme cet univers underground avec une ironie gourmande. Il aime ses personnages à la Tarantino, qui, entre deux rafales à la limite du Grand-Guignol, se ressourcent dans la forêt pétersbourgeoise, composent des poèmes, tombent amoureux. Certains finiront même par se marier à l’église après avoir baptisé leur enfant Joseph en hommage au grand poète russe Brodsky. Comme dans les contes…
Les Enfants de Saint-Pétersbourg
SergueI Bolmat
Traduit du russe par Galia Ackerman
et Pierre Lorrain
Robert Laffont
303 pages, 21 €
Domaine étranger Les enfants de Saint-Petersbourg
juillet 2003 | Le Matricule des Anges n°45
| par
Emmanuelle Bal
Un livre
Les enfants de Saint-Petersbourg
Par
Emmanuelle Bal
Le Matricule des Anges n°45
, juillet 2003.