Un livre

Dégustations fabuleuses

dans la cave des écrivains

de Anne-Marie Royer-Pantin

Editions Table ronde

Un livre de plus, pensera-t-on en ouvrant les Dégustations fabuleuses dans la cave des écrivains, essai qui pénètre une carrière où les aînés sont innombrables, sans compter les foisonnantes petites cousines anthologiques. Le vin dont on fait les livres est un sujet couru, même en zig-zag. Rien de tordu chez Anne-Marie Royer-Pantin : des connaissances et des lectures, du goût pour les cépages, c’est certain. Seulement, sans références, sans index et sans notes, son livre fort plaisant au demeurant reste coincé dans des limbes incertaines. Et ce n’est pas faute d’avoir fréquenté les dipsomanes classiques qui, du porto au rince-cochon, ont fourré leurs textes de bouquets variés.
Sous les auspices de Saint-Tortu, on s’attendait à en savoir plus sur les vins de cocher d’Yves Martin et sur les fameuses « cures d’intoxication » du collège de ’pataphysique. Et quid du Vin des rues de Robert Giraud ? Celui-là étudia assidûment la physique-chimie des alcools à base de raisin, leurs effets incertains sur les relations humaines et l’imagination de certains. Mais l’impardonnable, c’est l’absence de Jean-Claude Pirotte, confrère de l’auteur aux éditions La Table Ronde, grand-gousier des plus fameux, buveur de compétition, connaisseur émérite. Ses Contes bleus du vin publiés au Temps qu’il fait il est vrai, frisent les vignes et le chef-d’œuvre, cela se sait. Comme se saura la philosophie souriante de Jacques Busse dont les Propos d’ivrogne sont d’un sage. In vinum veritas, n’est-ce pas. Ou à peu près.

Dégustations fabuleuses dans la cave des écrivains de Anne-Marie Royer-Pantin
La Table ronde, 300 pages, 20 €