La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Sous la robe du ciel

mars 2004 | Le Matricule des Anges n°51 | par Richard Blin

Cent vues de l’enclos des nuages

Sous un titre à la Hokusai Cent vues du Mont Fuji c’est l’essence de la nuagerie que cherche à capter André Ar Vot. Chacun des textes composant Cent vues de l’enclos des nuages rassemble une œuvre d’amour et d’illusionniste, au croisement du traité, du livre d’images et du poème en prose. L’enclos en question, c’est une vitre, un pare-brise, le miroir d’une flaque ou n’importe quelle surface réfléchissante tout ce qui peut donner à voir l’agitation du ciel. Voués à l’effacement, les nuages sont de purs événements déclinant à l’infini leurs épopées dérisoires. Concrétions de spasme, « reptations de dragons boursouflés », les nuages représentent aussi « l’image la plus élémentaire, la plus accessible, la plus convaincante de ce que l’on pourrait appeler, avec une pointe d’emphase, une épiphanie ».
À cette façon d’incarner le lieu et l’instant, plus encore que le temps qui passe et qu’il fait, il fallait un regard espiègle et ébloui. C’est exactement celui d’André Ar Vot. « Je parle des nuages comme si je tombais des nuées, comme si, depuis la cage d’un ascenseur, secouant ses barreaux, je voyais une femme nue descendre l’escalier ». Hymne au relatif, au fuyant, au convulsif, cette façon de regarder sous la robe du ciel est aussi une autre manière d’approcher l’inexprimable, l’inassouvissable. De par sa plasticité, sa « mutabilité constante », son éternelle jeunesse, le nuage, par-delà le congé souverain qu’il donne à la pesanteur, s’y prête, tout autant qu’à imager nos fantasmes ou cette beauté transitoire qui fascine tant les peintres et les poètes.
Livre à l’écriture quelque peu funambulesque, livre d’humeurs et d’humour, Cent vues de l’enclos des nuages relève autant de l’herbier que de la volière. Musée secret, reliquaire, harem, c’est le livre d’un amoureux sachant s’enfoncer dans les nuages comme on s’enfonce dans une songerie autour des chairs aimées, mais sachant aussi nous faire partager et nous transmettre sa ferveur et son enthousiasme.

Cent vues de l’enclos
des nuages

André Ar Vot
José Corti
306 pages, 16,50

Sous la robe du ciel Par Richard Blin
Le Matricule des Anges n°51 , mars 2004.