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Dossier Pascal Commère
Lente approche du poème

juillet 2004 | Le Matricule des Anges n°55 | par Thierry Guichard

Bien que ses poèmes (comme souvent les poèmes) ne nécessitent aucune glose, nous avons demandé à Pascal Commère qu’il s’explique un peu sur ses choix d’écriture à partir du premier poème de De l’humilité du monde chez les bousiers. Un exercice auquel l’écrivain se prêtera plus volontiers avec les mains et le corps, mimant ainsi ce qui dans le langage ne peut être dit, justement, que par la poésie.

Quand les foins

Les années, quand les foins sont en retard à cause
de la pluie et qu’on entend le soir (à l’heure où
le soleil se couche) dans les prés le soupir
morne d’un tracteur (lancinants coups de boutoir
en bout d’andains quand la presse cogne), on croit voir
dans les prés pâturés, là-bas sur les hauteurs,
une brume légère à peine, comme une étoffe
fine qui flotterait, ne touche à rien, pourtant
laisse en nous quelque chose d’elle et sur les choses
une étrange impression d’absence dans le soir tiède.


Pourquoi cette disposition, un retour à la ligne après « à cause » et ensuite au milieu de la parenthèse ?
D’abord toute mise en page est arbitraire. Elle vaut pour un poème et pour ce poème-là dans l’ensemble où il s’inscrit. À partir du moment où ce poème a cette forme il convenait que la partie qui comporte six poèmes soit à peu près pareille. Le poème devenant élément d’un poème plus vaste qui serait la partie. Là, je me suis tenu à une sorte de poème pavé. Tout s’articule autour du pressage de foin. Les « lancinants coups de boutoir en bout d’andains quand la presse cogne », c’est exactement ce qu’on entend dans les campagnes, le bruit du cardan… On le retrouverait presque dès le début, « Les années, quand les foins sont en retard à cause » ça fait une sorte de lent martèlement dans le rythme. Ça me paraît évident de couper après « à cause ». Ça fait comme une sorte de hoquet de passer ainsi d’un vers à un autre… Et on ne peut pas s’arrêter, il faut poursuivre. C’est comme la lointaine approche : on n’arrive jamais.
Le poème est une phrase qui se continue par enjambements. La coupure fait que ce n’est pas le rythme de la prose ou alors une prose mal parlée.
Je travaille beaucoup avec les parenthèses ou les tirets. La parenthèse est plus maternelle, elle enferme plus les choses. Le tiret est plus pointu, plus couteau.

Comment les sonorités sont-elles travaillées ici ?
Je suis sensible évidemment aux sonorités, mais je ne les force pas, comme le ferait un poète de l’Oulipo. Je le cherche sans le chercher : je mâche, je rumine beaucoup. Pour qu’un vers ou un bloc me plaise il faut qu’il ait quelque chose d’alourdi. Je bricole.
Là, ce qui m’a retenu dans ce poème, c’est faire tenir une ambiance qui a quelque chose de terrible. Je parle des foins, mais en fait je parle d’une angoisse. Il n’y a rien que ce bruit de la presse qui tourne. Il y a une peur de la nuit qui vient. Cette absence dans le soir tiède : pour...

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