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Dossier Henri Calet
Le cœur à l’ouvrage

juillet 2005 | Le Matricule des Anges n°65 | par Philippe Savary

Autobiographe des humbles, écrivain désespérant de tendresse, Henri Calet (1904-1956) avait le don de placer dans les phrases une ride ou un sourire qui bouleverse. Mêlant sa vie à ses livres, cet amoureux de Paris aura engagé un troublant soliloque dans les marges de l’Histoire. Sa correspondance avec Raymond Guérin, autre grand écorché de la littérature de l’après-guerre, paraît aujourd’hui.

Ses amis l’appelaient Henri, ou bien Calet. Henri Calet : une voix de « speaker », une coiffure à l’aviateur, une paire de lunettes à écailles. Il était distingué. Méticuleux. Distant. Il intimidait. Les photos le montrent toujours à l’identique : un peu gauche, en retrait, comme absent. Il n’impressionne pas la pellicule. Il ne joue pas des coudes. Discret. Modeste. Il avait, un temps, son rond de serviette au « Rendez-vous des camionneurs », Paris 14e, et payait ses costumes à crédit. Celui qui usa ses fonds de culotte sur les hippodromes était toujours bien placé dans la course aux prix. Mais rarement gagnant. Il le regrettait. Sans s’offusquer. Ses lecteurs aussi, qui se régalaient de ses articles dans les journaux. Quand il signe « Calet », on lit étrangement « cœur ». L’affaire de sa vie. Il en mourra. Pourquoi ses livres rafraîchissent tant le cœur ?
Calet, le pessimiste souriant, l’éternel convalescent, entra en littérature avec une phrase inoubliable « Je suis né dans un ventre corseté, un ventre 1900. Mauvais début » et la quitta définitivement sur ces mots trop célèbres : « Ne me secouez pas, je suis plein de larmes ». Entre ces deux balises (de secours), soit de 1935 à 1956, il a publié une quinzaine de livres, à mi-chemin entre le roman, le récit, la chronique. Une invitation au voyage, tout proche, du quotidien : Calet savait arpenter les menus reliefs de l’existence.
Calet, la machine à remonter le temps, et à le suspendre. Calet, trafiquant perpétuel d’anachroniques. C’est l’époque où les familles partaient au vert grâce aux chemins de fer avec des billets « Les Bons dimanches ». C’est l’époque où les conseillers municipaux distribuaient des gigots pour aguicher le gogo. Calet et sa sainte trinité : les marchands ambulants, les lignes d’autobus, les musées perdus. Un petit air de bal, tragique. Calet s’intéresse aux aperçus, aux choses vues : l’ordinaire, le raccroc, le dessous du panier, parfois l’incongru. Et prend la parole pour la donner aux autres, les sans-grade, au prix de déroutantes digressions. Son regard délaisse les grands horizons, s’attache plutôt aux bas-côtés où il a posé les talons, et en premier lieu ceux de Paris, sa « bouteille pour la soif » : « Je connais cette ville à fond, je pourrai la démonter pierre à pierre et la rebâtir ailleurs. » Ses personnages et lui en tête, premier de cordée, prêt à dévisser y paraissent toujours un peu engourdis, mal taillés dans leur vie. Calet aime faire le tour du propriétaire. Ils occupent peu de place, respirent peu d’air. Derrière un délicat voile de pudeur, les histoires qu’il raconte sont toujours un peu désolantes, elles ont le détail qui navre, à retardement. On se rappelle l’épicière de la rue de l’Eure retrouvée morte dans Le Tout sur le tout. L’assassin avait dû se tromper de porte, remarque l’écrivain. Plus loin : « Elle venait de se faire arracher treize dents, une semaine auparavant. Peine inutile. » Calet se satisfait de peu. Il note l’humanité...

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