Avec Tombent les avions et l’ambiance feutrée de son huis clos familial, Caroline Sers avait obtenu le prix du Premier Roman 2004. Son deuxième livre étend l’enfermement à l’échelle d’un village entier. Un drame vient d’avoir lieu, faisant écho à une tragédie ancienne qui a figé les habitants dans une hostilité manifeste à l’égard du monde extérieur.
Bien que l’intrigue soit conduite avec application et les indices distillés avec parcimonie, La Maison Tudaure ressemble à un de ces téléfilms français aux couleurs dévalées, où le flic chargé de l’enquête un solitaire au triste passé est affublé d’un co-équipier pas très finaud. On reconnaîtra les deux adolescents rebelles qui attirent les soupçons, le vétérinaire combatif prêt à défendre son village, la femme du boulanger parfaite pour colporter les nouvelles. La sensibilité dont faisait preuve Caroline Sers dans son premier roman semble s’être éteinte sous une écriture convenue, chargée de périphrases et d’expressions attendues, où les dialogues tombent à plat. C’est bien dommage.
La Maison Tudaure de Caroline Sers
Buchet-Chastel, 224 pages, 16 €
Domaine français Maison vacante
septembre 2006 | Le Matricule des Anges n°76
| par
Ludovic Bablon
Un livre
Maison vacante
Par
Ludovic Bablon
Le Matricule des Anges n°76
, septembre 2006.