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Domaine français La course aux illusions

octobre 2006 | Le Matricule des Anges n°77 | par Benoît Legemble

À travers son malicieux premier roman, Sylvie Aymard, née en 1954, nous apprend à rire de tout, la mort y compris.

Courir dans les bois sans désemparer

Une femme se terre en pleine forêt. Elle a programmée son suicide, refusant le temps qui passe, haranguant ceux qui trahissent « leurs rêves de garnement : ne sont pas devenus shérif ou danseuse. » Son âme d’enfant, elle la préservera pourtant tardivement, promenant un regard amusé sur le monde qui l’entoure comme pour l’éclairer d’un jour nouveau. Gentiment excentrique, elle confie ainsi son inclinaison tardive à l’application d’un bonnet de ski pour dormir pratique saugrenue qui tend à « aplatir toute la nuit » sa « chevelure frisée, opulente ». Sa propension à la dérision constitue l’une des premières qualités de cette attachante gaffeuse aux minijupes trop courtes. Rien ne lui échappe, pas même les odeurs nauséabondes des cafés lieux où s’entremêlent les effluves uriques issus des toilettes et les vapeurs « des mégots froids ratatinés par un doigt vengeur dans les cendriers. » Son sens comique, elle l’exerce sur les petites bassesses du quotidien, avouant avec malice qu’elle fut un temps habitée par ce qu’elle appelle avec poésie « l’esprit d’escalier » attitude de repli qui pousse l’être lambda à privilégier une sortie en catimini plus accommodante que la vérité. Mais l’humour n’empêche pas le fiasco de son union avec monsieur Léon l’architecte de l’étude dans laquelle elle travaille depuis sa majorité. Le ratage est intégral, la différence de classe irréductible. En plein désastre pourtant une lueur d’espoir apparaît : c’est Nathan, un souffleur de verre rencontré au cours d’un repas chez la sœur de Léon. Il la comprend, la complète. Le bonheur ne dure pas, car Nathan est malade. Il meurt à 33 ans, le jour de la Saint Valentin. De voyages en rencontres, rien ne pallie l’absence. La narratrice entrevoit alors une zone de lumière de celles qui vous pousse à vouloir « rire, avec les yeux qui disparaissent dans le creux des rides », à « s’appuyer sur une épaule sans chercher à séduire ». Il s’agit de tourner la page, d’accepter l’érosion du temps qui passe en effaçant tout derrière lui. Accepter puis recommencer. À vivre.

Courir dans les bois sans désemparer de Sylvie Aymard, Maurice Nadeau, 111 pages, 14

La course aux illusions Par Benoît Legemble
Le Matricule des Anges n°77 , octobre 2006.
LMDA papier n°77
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