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Domaine français Arti-show

novembre 2007 | Le Matricule des Anges n°88 | par Dominique Aussenac

Vies et mort d’un terroriste américain

L’action pourrait se dérouler à Trifouilly-les-oies ou en quelque campagne hexagonale. Mais la France a perdu autant son french flair en rugby que la puissance et l’ambition de sa littérature. Trop déprimée et/ou trop nombriliste selon Camille de Toledo. Pour sûr, il ne peut rester que les États-Unis : alors son héros, Eugène Green, naîtra à Little America, une petite ville d’où il regardera passer les tornades, s’inventant des haines farouches, devenant lui-même bombe à retardement. Puis tel un hobo des origines, il partira sur les routes, s’identifiant à la poussière, à l’envers d’un néant. En musique de fond, pour faire plus roots, Springsteen hululera des morceaux de Nebraska. Et un jour, Eugène dézinguera tout. Mieux que les tours jumelles, un public enthousiaste dans une magnifique salle new-yorkaise, mitraillé, ou encore un monument, tiens, le Mont Rushmore, escagassé. Les Lincoln, Jefferson, Washington et autre Roosevelt feront un très intéressant gravier. Mais tout cela, c’est bien dans le roman ? Oui et non, parce que Vies et mort d’un terroriste américain est plus qu’un roman. C’est un roman avec la voix off d’un film, c’est un film sur le négatif duquel un homme écrit des états d’âme, à la main, une sorte de palimpseste cinématographico-romanesque, un artichaut. C’est comme le dit Peter : « Tu vois, j’aimerai qu’il y ait une compétition entre deux ordres d’existence, la fiction et la vie ». Alors, sûr, Camille de Toledo semble déjà irriter, parce qu’il est jeune, parce qu’il a déjà publié un essai (Archimondain jolipunk) et un roman ambitieux (L’Inversion de Hieronymus Bosch), parce qu’il écrit très bien, qu’il possède une culture phénoménale. Parce qu’il est critique contre l’esprit des fins (fin de la dialectique, de l’histoire, de l’art), la déréalisation du monde, la résignation, le dandysme de masse. Contre ce siècle désincarné.

Vies et mort d’un terroriste américain
de Camille de Toledo, Verticales, 328 pages, 22

Arti-show Par Dominique Aussenac
Le Matricule des Anges n°88 , novembre 2007.
LMDA papier n°88
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