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Domaine étranger Féminin singulier

mars 2008 | Le Matricule des Anges n°91 | par Anthony Dufraisse

Pino Cacucci est trop modeste. Tout à la fin, au moment de remercier ceux qui d’une façon ou d’une autre ont contribué à son livre, l’Italien doute encore de l’avoir réussi. Qu’il se rassure, son ouvrage est une réussite dans son genre, celui de la biographie romanesque. D’autres que lui, moins connaisseurs du Mexique (où il vit une moitié de l’année), se seraient sans doute cassé les dents à raconter « l’existence inestimable » de Nahui Olin, l’une des plus fascinantes femmes du Mexico des années 20-30. Les Français, qui commencent de bien connaître Frida Kahlo, connaissent-ils Nahui ? Née Carmen Mondragon en 1893, celle qui fut la muse adorée de nombreux artistes finira sa vie dans l’indifférence générale jusqu’à sa mort, en 78. Pourtant sa vie fut un roman. Ce roman, Caccuci l’écrit, se faisant en chemin l’historien d’une période bouillonnante à tous points de vue, aussi bien politique qu’artistique.
« Voluptueuse, excessive, effrontée, scandaleuse », Nahui était tout ça. Femme libre et libérée. Cacucci rappelle son magnétisme, son aura et son rôle dans ce Mexico d’alors où Pancho Villa, Zapata ou Diego Rivera tenaient les rôles-titres. Il montre toutes les facettes de cette femme éminemment romanesque dans l’espoir de lui rendre sa part de lumière. De lumière et d’ombre, car il ne fait pas l’impasse sur ses rapports ambigus avec son père, ses tourments et ses emportements. Au fil de ses relations amoureuses toujours mouvementées, ce « magnifique fantôme » s’incarne tout de chair et de désirs. Nahui fut passionnée, effrénée, fragile. Ce fut aussi une touche-à-tout de talent. Une grande poétesse ? Un bon peintre ? Ce n’est probablement pas une artiste de premier ordre, mais c’est certainement une figure majeure du monde artistique. Ce que sa nièce résume d’une phrase : « on l’adorait ou on la détestait sans demi-mesure, mais elle comptait ». Dans cette biographie qui alterne l’histoire politique du Mexique, l’histoire personnelle de Nahui et la ventriloquie (l’auteur faisant parler Nahui dans des passages écrits en italique), l’on apprend beaucoup de cette époque à bien des égards légendaire. Au fait, on allait oublier : dans la langue des Aztèques, le mouvement perpétuel se dit Nahui Olin.

Nahui de Pino Cacucci, traduit de l’italien par Benito Merlino, Christian Bourgois, 300 pages, 25

Féminin singulier Par Anthony Dufraisse
Le Matricule des Anges n°91 , mars 2008.
LMDA PDF n°91
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