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Poésie Le sel dans la plaie

juillet 2008 | Le Matricule des Anges n°95 | par Richard Blin

Paol Keineg - au nom « de râble, d’échine, de carrure » - parle sans litote d’un pays qui a faim - et qui le fit connaître, en 1967, à 24 ans -, un pays « lové dans ses draps de feuilles mortes », « aux miroirs fêlés aux couteaux ébréchés/ aux faucilles sans manche aux puits d’eaux/ saoules envahis par les algues rouies. » qu’habite un « peuple de rien » qui parle une langue qu’on a voulu étrangler. Chantre des terres bretonnes, « amples et hautes en mémoire », Paol Keineg est un poète qui ne prétend à rien d’autre qu’à son droit à l’altérité, au breton, à toutes ces choses qui n’ont que la vertu d’être là : les rochers et la mer, l’éclat nu et l’éternelle somptuosité de la lande, du granit, de la forêt avec ses fées, ses nymphes et ses bardes. Réfractaire à l’homogène, allergique à la norme, Paol Keineg n’imagine pas de frontière au besoin de vivre. « A l’effort des lexiques, je préfère le bout de tes seins ! » Sauf que « le peut pas grand-chose de la poésie » lui permet de donner espace à ce qui a été comme à ce qui continue d’être et de ne pas être. Des échos en barque sur la houle nocturne d’un passé légendaire, des poèmes où tremble ce mélange de temps magique et de temps subjectif ne prétendant pas à « l’intransigeante eau verte de l’œil qui voit », mais à « la présence de diamant du possible ».
Il fallait cette anthologie pour que s’imposent cette voix corrosive, cet univers conflictuel, cette façon très physique de sentir et de percevoir où se mêlent souvenirs et fantômes, mémoire et utopie, humour et exaspération. Une langue portée par un dynamisme ondoyant et cherchant l’harmonie dans la dissonance. Des chocs de timbres et d’intensités qui donnent à la poésie de Paol Keineg quelque chose d’euphorique dans la dérision et de magnifiquement provocateur dans l’incitation au possible.

Les Trucs sont démolis de Paol Keineg (anthologie, 1967-2005), Obsidiane & Le Temps qu’il fait
400 pages, 28

Le sel dans la plaie Par Richard Blin
Le Matricule des Anges n°95 , juillet 2008.
LMDA papier n°95
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