En 2008, René Daumal (1908-1944) aurait eu cent ans. Une bonne occasion pour revenir sur l’œuvre de celui qui, avec Roger Gilbert-Lecomte et Roger Vailland, fut à l’origine du mouvement parasurréaliste Le Grand Jeu.
Les Fragments inédits (Éolienne, 64 p., 10 €) donnent à lire les premiers brouillons de La Grande Beuverie, qui sera publiée chez Gallimard en 1938 ; on y découvre surtout l’ancrage autobiographique de cette descente dans les abîmes. La Correspondance avec Les Cahiers du Sud (Au signe de la Licorne, 200 p., 25 €) offre davantage : on peut y suivre, de 1929 à 1944, un authentique échange amical entre René Daumal et René Ballard (directeur des Cahiers). Mais ce volume permet aussi d’appréhender les préoccupations intellectuelles de Daumal, comme l’hindouisme, le bouddhisme et le zen, ainsi que de suivre l’évolution d’une des revues les plus actives de son temps. René Daumal ou le perpétuel incandescent (Le Bois d’Orion, 288 p., 25 €) réunit quant à lui les contributions à un colloque, ainsi que divers témoignages. Les différentes interventions montrent un Daumal pluriel : poète indien, romancier, philosophe, créateur d’une grammaire sanskrite, correspondant de Luc Dietrich, élève de Gurdjieff… Mais elles font surtout la part belle au Mont Analogue, ce « roman d’aventures alpines, non-euclidiennes et symboliquement authentiques », tel que Daumal l’a défini lui-même.
Histoire littéraire Saluer Daumal
janvier 2009 | Le Matricule des Anges n°99
| par
Didier Garcia
Un auteur
Saluer Daumal
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°99
, janvier 2009.